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HOZI
Visite a la cathedral© d'Amiens
FINE AKTS LFfiRARY
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SStOt£3l0IOI0t£3t0
Frcm thc Lihrary oftltc
Fcgg ^useuw ofArt
Harvarà Univcrsity
VISITE
A LA
CATHÉDRALE
D'AMIENS
PAR
M. l'Abbé ROZE
CURÉ DE TILLOY, MEHBRB DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS.
QUATRIÈME ÉDITION
C'eit an Ghel-d'anvre, on ne pent rien
toir de plu parfait at de plus beaa ; et dana
toot le royfiime, U n'en ett aoenn qai pulne
lai diaputer.
(Voyage Utt«rair« de dens Bénédictina.)
AMIENS
DELATTRE-LENOEL EDITEUR
Imp.-Lib. de Mgr TÉ vaque.
1877
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FOGG MUSEUM UBRARV
HARVARD UNIVERSITY
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VISITE
A tA
CATHÉDRALE
D'AMIEN$«
ArchHecte«« -• Ôoti»ti*ttfetloil« —
Réparattooff*
La date de rannée oà fut posée la première pierre
de la spleodide Basilique d'Amieûs (42S0) et le nom de
rArcbitecte qui en conçut rexécutioÉ (Robert de
Luzarches) nous ont été transmis à travers les siècles
par une inscription gravée sur la plinthe supérieure
de l'arcade principale du portail sud dit de la Fierge
dorée. Voici cette inscription rongée en partie par le
temps.
t €ti Van q Vihcatntiïxo t^alait vxci
it XX. 1^o....xB^ ifu : rimidt ; U primUrf
En comparant ces d<)tfnées ave^ rinscrit^tlon de la
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pierre centrale du labyrinthe tracéjadls en pierres bîeùès
et blanches sur le pavé de la nef (1), on voit que ce
(1) Voici cette ioscriplion qui se lisait, avant 1793, sur une
lame de cuivre, au centre du labyrinthe, détruit en 1825, au
mil\jeu du pavé ûjd la nef, presque en face de la chaire :
En Tan de grâce mil uc
Et XX fu lœuvre de cheens
Premièrement encomenchie
 dont y ert de cheste evesquie
Evrart evesque bénis
Et roy de France Loys
"q.Îvl flli Phelippe le sage.
Ghil q. maistre y ert de lœuvre
Maistre Robert estoit nomes
Et de Luzarches surnomes
Maistre Thomas fu après luy
De Gormot. El après sen filx
Maistre Begnault qui mestre
Fist à chest point cht cheste leclre
Que rincarnatiOQ valoit
zinc moûis xn en faloit.
Ce labyrinthe, dont le plan est conservé dans VHUtoire
d'Amiens^ par le P. Daire, mesurait 41 mètres 57 centimètres
jde circonférence. Il avait reçu le nom de moilon de la maison
t)edalus, pour rappeler la mémoire du fameux labyrinthe de
Crète. En suivant toutes les lignes blanches, sans jamais les
quitter, on croyait faire le voyage de la terre sainte. La
Cathédrale de Chartres et Véglise Saint<<}uentin possèdent encore
le leur. A AmieoS) ne détruit-on pas beaucoup ?
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-8-
fut sous répiscopat (l*Evrard de Fouilloy, 45* évéqud
d'Amiens, et d'après les plans de Robert de Lu-
zarebesy que furent jetés les fondements de cette
Cathédrale. Elle occupe la place des autres églises
que le feu et les invasions normandes avaient dé«
vastées en 850, 4019 et 4107. Une dernière fut détruite
totalement par un incendie en 1218.
Après la mort de l'évêque Evrard (1223), Tédificé
fut continué par Geoffroy d'Eu, son successeur, q\ii fît
élever, par un second architecte, Thomas de Cormont,
les murs du pavé jusqu'à la naissance des grandes
voûtes. Arnoult, 47« èvêque (1237-1247), ajouta les
galeries et les clochers, comme l'indiquent les orne-
ments de son tombeau placé vis-à-vis de la chapelle de
la sainte Vierge, appéiéémirdols'chapelle de Primes.
En 1210, même avec les secours fournis par les
moines de Corbie, les travaux restèrent interrompus
pendant quelque temps, faute de fonds. En 1258, le
feu prit à la charpente des toitures des chapelles du
chevet, et les traces de ce sinistre encore visibles
au-dessus des voûtes, prouvent que le Triforium et
toute la partie haute de l'abside furent élevés après
l'incendie. Cependant une inscription restée sur la
grande vitre centrale du chœur, avec la date de
4269, constate l'achèvement du sanctuaire. Renault
de Cormont, succéda à Thomas, son père, dans la
direction des travaux, jusqu'en 4280. Saint Loiiis,
planche de Çastille, son épouse, Philippe-le-Hardi,
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— 6 —
Jeanne de PojQtbi^.u (4277),1e corps-d^-^iH^ <
et le sire de Moreuil aidèrent les évêc|ues Bernard
d'Àbbeville et Guillaume de Mâcon, à terminer cette
église en 4288 ; pourtant ce ne fut qu'en 4296 que le
transept gauche fut achevé au moyen dçs libéralités
d^ Liénard-le-Sec y bourgeois d'Amiens. Les tours
élevées assez haut en 4366, furent terminées seulement
à la fin du xw siècle (4404 ?) par. Pierre Lardent,
q^atrième maître de l'œuvre.
Les carrières de Grpisçy et de Bonneleau (Oise),
terres dont le Chapitre d'Amiens était seigneur, four?
nirent la pierre dure des assises infériejures. ^n 4234^
les chanoines de Picquigny vendirent aux prêtres de
la fabrique de l'Eglise d'Amiens, pouf 50 liyrea pa-
risis, et pour onze années, toutes leurs carrières de
Êello manso, (Heaumes, entre Picquigny et Breilly),
avec l'autorii^ation de faire transporter les piatériaîux
par eau et par terre à eux appartenant (4).
A toutes ces dates, ajoutons-en quelques unes prises
dai^s le Chartrier du Chapitre d'Amiens. Au Ul* vql.
du Cartulaire, f» 455^ v»., une charte de 4239 constate
l'existence d'un vestiaire derrière le choeur de notre
église majeure : vestiarium rétro altare tnajorU
ecclesie npstre. En 4 243, on parle de huit cloches
dans \^ tour vers le cloUre : octo campane de ttirrp
tier$us claustrum. Aux jpurs où l'évêque o(Iici4it^ à
(1) CartuUûre du Chapitre, 1. 1, cb. 200, f* 161, v%
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-r 7 -
ces huit cloches on joignait les deux grosses : /^
magnis duplis ad eurn eo^ addentur due niaosimç
illis octo. £n 4324, la cloche de r£xtrême Onction,
dite cloche de maître Lebreton, se trouve au milieu
de TEiglise. Campana que est in medio Ecclesie
uimbian, que diciiur Mgtri le Breton, pulsatur pro
infirma ut recipiat extremam unctionem. Cette
décision obtient Tasseutiment du 53«évéque d'Amiens,
Simon de Goucamps.
Vers 4497, les chanoines s'étant aperçus que le
deuxième pilier qui est dans le chœur à gauche et
qui suit un des quatre piliers principaux de la croi;
jséè, menaçait ruine, résolurent de le faire démolir
depuis le chapiteau et d'en faire construire un autre.
Après vi^e procession faite le 2 juin pour attirer, la
bénédiction divine sur les travaux, un succès complet
couronna cette entreprise hardie (1).;Ce fut en Tannée
4502 qu'on songea à prévenir Técartement des gro^
piliers de la croisée, vers le chœur, et l'on y plaça, à
jceVie ùUf des tirants et des chaînes en fer qui néces-
sitèrent de grandes dépenses au Chapitre d'Amiens^
On eut, de plus, à la même époque, à remplacer un
clocher en pierre, détruit par la foudre le 43 juillet
4527 : deux ans après, s'élançait la flèche actuelle.
Cet élég(|nt ouvrage fut exécuté avec les dons d'un
(1). Bulletin du Comité historique des arts et .monuv(ierits,
t. IV, p, 212.
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-8-
ecclésiastique riche et généreux, le chanoine Adrien
de Hénencourt, du roi Frdipçois I«', et de Louise de
Savoie, duchesse d'Angoulême, sa mère. En 1620^ on
fit aux arcs boutants dés transepts divers change-
ments qui ne furent pas heureux. Vers 1707, ou res-
taura le couronnement en pierres des deux tours et
Ton fît, en 1777 et 1778, quantité de réfections aux
galeries du haut, aux voûtes du grand comble et
aux cordons de ces voûtes (11. Enfin, Tannée sui-
vante, on renouvela la couverture (2).
Pendant la Révolution, la Cathédrale échappa à la
destruction par les soins d'un homme dont on n'a pas
fait assez Téloge. Le citoyen Lecovvé, maire de la
commune, réussit, par toutes sortes de moyens, à
sauver la Cathédrale, contre les prétentions vandales
des différents pouvoirs révolutionnaires et surtout de
Joseph Lebon ; mais le monument souffrit beaucoup
de n'avoir pas été entretenu (3). Â la réouverture des
églises, on s'aperçut du danger que la main du temps
lui faisait courir, et le clergé, le département et le
gouvernement firent tous les sacrifices pour en con*
jurer la ruine. Des architectes habiles réparèrent,
autant qu'il fut en eux, les endroit^ les plus compro-
(!) Comptes cfe 1777 à i778, arcbives du déparlemeol.
(2) Comptes de 1779, archives du département.
(3) Les chanoines d'Amiens consacraient, chaque année,
vingt mille livres à Tenlretien de leur égalise.
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w & -
mis. Us ne firent de neuf qu'autant que les parties^
rongées par l'intempérie des saisons, ne permettaient
pas de remplacer une pierre par une pierre de même
forme.
De nos jours,. des travaux importants furent exé-
cutés avec les fonds de l'Etat. Il y eut, d'après
maintes réclames, plus que de simples réparations.
L.a ville d'Amiens contribua pour une somme de
i5»000 fr., au dégagement de la Cathédrale ; mais ses
Tœux ne furent point réalisés complètement.
L'édifice est construit »ur le plan d'une croix latine.
Sa surface est de 8,000 mètres environ, tant vides que
pleins, se divisant en trois nefs partagées par six tra*
vées jusqu'au transept. Placé au milieu de l'édifice,
celui-^ei, qui à lui seul, formerait une magnifique ca-
tbédrale^ possède toutes les proportions de la nef
centrale avec ses bas-côtés. Chacun des bras se com*
pose de trois travées ( 1 ).
(I) On trouvera à la fin de celte notice toutes les proportions
«Se la Cathédrale, diaprés le docteur Goze qui les tenait des
architectes chargés des restaurations*
r
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EXTERIEUR.
ISmod Portail.
C'est à l'aide de U Bible, de la Théologie et de la
vie des Saints (I), qu'il est possible d'expliquer les
travaux icfuiograpbiquesdes mopumeiits religieux dit
3^U[l*siède,et principalement ceuxdel'adaiirable portail
de la Cathédrale d'Amiens. Il ne le cède i aucun autre,
soit pour l'ensemble de son ornementation, soit pour
l'unité de son plan qui renferme toute l'Histoire de
la Religion. Ce portaiijong de 48 mètres et bauj; de 70,.
est formé de trois porches en ogive, dont |to,ules les
parois et les voussures soi^t peuplées d'un monde de
statues d'un style sévère, et d'un grand nombre
de bas-reliefs.
Au-dessus des porches, régnent deux galeries dont
la supérieure offre les ststues colossales del rois de
iuda. Après ces géants, viennent, de chaque côté, des
(1) Prétendre expliquer le symboligme qui vivifie Pensemble
et . ç^*uo des détails de toute notre Cathédrale, est impossible
eo quelques pases. -^ Nous doonoas une sim[de explication
des sujets : Cest au visiteur éçlaifé d*ea firnu les motifs.
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- a -^
auvenU qui encadrent Urose centrale dontje^ meneau^
accusent un rempJisfiiige du XY« siècle ; enfi^i unç
galerie relie les deux tours inégales du monument.:
Plus haut se trouve une large plate- forme à laquellp
on a donné le nom de Salie des àfmicims : des
joueurs d'instruments sont en effet placés dans !e^
encoignures de la tour du sud. Dans ce conceirt en
plein vent, un mpine tient le livre ; à droite, un diablç
est forcé de prêter Toreille par un boulet suspendu à
son cou ; à gauche, un escargot colossal. A Test, au
centre, un joueur de cymballes ; à droite un auditeur
qui joint les mains ; à gauche,uii diable attaché par le
cou avec une chaîne. Au sud, un lion qui rugit et un
auditeur en extase. Au nord, un joueur de cornemuse,
un autre liât des tymballes.
La partie inférieure du grand portail présente les
caractères du style du XIII* siècle ; la partie intermé*
diaire est du XIV* et le sommet a toutes les marques
du XY«. L'histoire nous dit que les tours ne furent
achevées qu'en 1 401 . La tour du sud (1 366) fut remise
à neuf et relevée dans son sommet, en ces derniers temps,
de manière à la faire paraître à peu près aussi éminente
que sa voisine^ par une terminaison pyramidale. La
tour du nord, qui renferme les deux bourdons, est
ornée à l'extérieur de la statue de saint Flrmin, au-
dessus des ouïes. Les contreforts portent les images de
Jésus-Christ tenant le pain de vie» de la Vierge à l'en-
fant, de saints évéques crosses, au nord. Au sud, les
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- 12 -
apôtres ; on y reconnaît saint André et saint Jean ;
sous les ouïes, des prophètes et des patriarches.
Les murs ont été depuis peu imprégnés de silicate de
potasse. Est-ce un préservatif? C'est plus que douteux.
Les fondations, existant sous le périmètre des
tours, indiquent, que, comme ailleurs, elles devaient
être élevées sur un plan carré. Ici, elles sont moins
épaisses que larges et vont en s'applatissant à mesure
qu'elles s'élèvent. Le défaut de ressources peut seul
en avoir été la cause.
Portail central (t).
Le porche central a reçu le nom de Porche du
Sauveur. En effet, sur le trumeau qui sépare les deux
portes dont il reçoit les vantaux, se présente la statue
héroïque (2 mètres 50 centimètres) du Sauveur du
monde, bénissant de la droite et tenant sur le cœur
l'Evangile. Il a les pieds portés sur le lion et le
dragon, au-dessous desquels, mais sur les deux autres
faces du trumeau, on trouve l'aspic et le basilic ; en
(1) Nous puisons tous les détails icooograpbiques dans les
savantes explications qu'eu on données MM. les chanoines Duval
et Jourdain, qui. les premiers, ont compris la statuaire de notre
Cathédrale et justifié leurs découvei'tcs. (Voyez les Mémoiret
de la, Société des Antiquaires de Picdrdiet passim, et les
Bulletins de M. de Caumont).
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~ ià -
avant, une vi^^'oe courante, emblème de l'Eglise et de
l'Eucharistie , et aux côtés, deux vases d'où s'élaoçent
le lys et le rosier. Sous le Sauveur;, est le roi David
tenant le sceptre d'une main et un lambelde l'autre.
Sur^ les deux pieds droits de la porte, sont sculptées
les Fierges sagps et les Fierges folles : au-dessous
des premières, Tarbre du bien garni de feuilles et de
fruits ; sous les secondes, Tarbre du mal que la cognée
a rendu stérile. A la hauteur du Sauveur, à sa droite
et à sa gauche, viennent les statues colossales des
Apôtres.A droite : saint Paul, saint Jacques le Mineur,
saint Philippe» saint Barthélemi^ saint Thomas et saint
Jude; à sa gauche, saint Pierre^ saint André, saint Jac-
ques le Majeur, saint Jean, saint Matthieu, saint Simon.
Les statues, distinguées chacune par leurs caractères
iconographiques, sont supportées sur des socles où^ont
représentés les persécuteurs ou les bourreaux des
envoyés du Rédempteur.
Le stylobate inférieur se compose d'une élégante
mosaïque formée de quatre feuilles : au-dessus,
viennent les vertus et les vices que les Apôtres ont fait
connaître : on les voit sur vingt- quatre médaillons en
bas relief, chacun dans un quadrifolium de 80 cen-
timètres. Quelques déviations dans la pose des pierres
indiquent qu'ils ont été exécutés avant leur mise en
place, si toutefois ils ne proviennent point d'un
monument plus ancien : une autre opinion voudrait
qu'ils aient été appliqués sur la façade primitive qui
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- 14 -^
faroMiit la nef, 4u moingtdans le bas. Les 42 tableaux
aup^riiQurs représentent les vertMs ; les inférieurs, les
Tices. A.-gaiuc^e : 4* la foi, au-dessous ridolàtrie;
}• Fespér^ee, le suicide ; 3* la charité, l'avarice avec
^ncoffre^fort; 4<> la justice, Tinjustice ; 5* la pru*
deqce, la folie qui ronge une pierre ; 6» la simplicité
avec sa colombe, et l'orgueil qui est abattu de sa
mionture, Â droite : 7^ lu force, vêtue de sa cotte de
maillts, la peur, qui laisse échapper son épée et qui
s'enfuit; 8<> |a patience porte un écusson pu est
représenté le bœuf, au-dessous la colère, un homme
du peuple qui soufflette une femme armée d'une
massue ; 9» la douceur avec son agneau, la méchanceté
repousse du pied un personnage offrant une coupe, le
genou fléchi ; iO» la paix, la discorde, deux époux qui
se battent; 44* L'obéissance, avec le chameau sur les
écussons, la désobéissance, un évêque insulté par un
laïc ; 42* la persévérance couronnée, l'apostasie,
un bpmipe qui abandonne son église.
Quatre demi médaillons, placés à la suite des
premiers^ à l'endroit où. les murs de la baie s'inflé-
chjssent pour former les deux côtés de la porte
d'entrée, donnent du côté droit : 4» l'Agneau divin,
au nimbe crucifère, avec l'étendard flottant : 2* le
dragon. Du côté gauche, 4^ la fable du loup et de la
cigogne : 2^ celle du renard et du corbeau : images
de la vanité et de l'ingratitude*
L'importanpp des quatre grands Prophètes leur a
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fcte donner. place daiS le porebe eeftiral à cèiéfleâ
Apôtres» Auprès de saint Simon, ou voit ràdioîte;
4* IsAïe» Les deux médAUloos, qui sont tu-dcpEtsotis.de
h statue colossAle du Prophète» donpeot, te premier,
la visiop.du Seigneur^ sur un trôoe, entouré, de Se-
rapbii^ (VL 4. 2.) ; ile second, un ange qui purifie les
lèvres du .prophète avec un charbon (VI. 6. 7.) ;
a<^ Jérémie. Au premier médaillon on voit le prophète,
qui, sur Tordre de Dieu, va enterrer sa ceioture
(X.ill. 3. i.). Au deuxième, il est assis, ayant au oqu
la ohaioe dont Hananias tiept le bout (XXVUL 40).
A gauche, et près de saint Jiide, est la statue
colossale d'E^échiel. Au 4*'' médaillon, la roue mys-
térieuse (I. 4 e.) : au :2*, Dieu devant Jérusalem
(XVL 30.). Ensuite vient Daniel : on le voit, 4'' dans
la .fosse aux lions (Y. 8.), 2* plus bas, au festin de
Baithasar (Y.).
Les douze petits Prophètes sont, placés trois par trois
sur les quatre éperons qui enceignent les trois porcbss;
différents passages de leur livre ayant trait au règne
futur de Jésus- Christ et à Fanéantissèment de .l'idole-
trie, sont reproduits au-dessous de. chacun d'eus, dans
Tordre suivi par la Bihle* Le livre inspiré à la main,
on voit : Osée qui épouse la femme de Gomer (L 2.) ;
— il lui donne 15 pièces d'argent et de Forge (IH. 2. 3.)*
Joël voit la vigne et le figuier desséchés (1. 7.) ; —
le soleil, la lune et les étoiles Sans lumière (11. 40.).
Amos (angle iu^éf jeur de Téperon de ^mle 4^ porche
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de la Mère de Diêu), quatre médaillons. Il prophétise
sous rinspiration divine (1. 1 .) * — ^^^ du haut de
Sion : (I. 2 ) la vigne dépouillée et son fruit donné
en pâture à une brebis ; (IX. U.) — Dieu debout sur
un mur crépi, une truelle à la main. (Vil. 7.) Abdias
apporte un pain de chaque main à irois Prophètes
dans une caverne ; (IH. Rois, XVIII. i.) — il rencontre
Elie : (ibid. 7.) — Achab, sur un trône, reçoit l'envoyé
présenté par Elie : [ib. 46.) — un soldat écoute Abdias
qui lui montre un arbre couvert de feuilles, (ib. M.)
JoNAS rejeté par la baleine, (H. \\.) ^ et au-dessous,
h est assis devant Ninive, sous le figuier dont un
insecte ronge le corps. (IV. 6. 7 ) Michéb (intérieur
du porche) peint la paix du règne du Messie pendant
lequel les lances et les glaives seront converties en
socs de charrue, dans un atelier de forgeron : (IV. 3.)
(sur réperon) Dieu nimbé, au-dessus d'une tour par-
tagée par un nuage, parle au Prophète : (IV. 8.) —
deux hommes assis tranquillement, Tun sous sa vigne,
l'autre sous son figuier. (IV. 4.) Nahum devant Ninive ;
(1. 4 .) ii montre les gardiens de la ville fuyant comme
des sauterelles : (II. 7.) — les fruits du figuier tom-
bant dans la bouche de deux hommes^ image de la
chute des forteresses de Ninive : (III. 42) — trois
personnages entraînés par un seul. Habaccc porté
par un Ange et tenant deux pains pour Daniel ;
(Daniel. XIV. 35.) — il écrit sur ses tablettes. (H. 2.)
SoPHOsiE (intérieur de l'éperon) : Malédictioa contre
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-17-
Assur et leur ville : (II. U.) — le butor et le
hérisson habitent les vestibules des palais: (II. 44.)
à travers les barreaux de la fenêtre, un oiseau fait
entendre sa voix : (II. 14.) — le Seigneur nimbé visite
Jérusalem, une lanterne à la main : (I. 42 ) — armé
de la croix et menaçant de Tépée^ il frappe sur Judà
et Jérusalem ; au-dessous, les bêtes de tous les pays
au milieu d*Assur ruiné. (II. 4 4.) âggée : au bas,
Dieu qui montre au Prophète le temple en ruines, et
son rétablissement (à côté) dans sa gloire ; (I. 3.) —
au-dessous la terre desséchée et privée de la rosée
céleste. (I. 44.) — Zacharie assis auquel un Ange
montre le ciel ; — l'impiété dans un vase soutenu en
l'air par deux femmes aux ailes de milan. (V. 6. 7.
8. 9.) Malachie adressant des reproches aux prêtres»
(I. 4.) — qui percent le cœur de Dieu par leurs
offrandes souillées. (III. 7. 8)
Dans le tympan, les scènes du jugement dernier se
divisent en plusieurs étages. A Fangle formé pair
l'ogive, le Fils de l'homme avec le nimbe crucifère,
s'élance d'un nuage ; deux épées sortent à droite et à
gauche de sa bouche : ses mains portent un lambel.
(Saint Mathieu-Apocalypse). Au t* étage, Jésus-Christ
en juge, assis sous un riche dais ; à ses côtés, sa
sainte Mère et son disciple bien-aimé, tous deux à
genoux ; des Anges qui portent les instruments de la
Passion ; d'autres esprits célestes prosternés. La Ré-
surrection se trouve jiu bas \ elle se f^jt au bruit de Ift
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^18-
trompette des Aioges debout aux quatre coms du
inonde. Les morts sortent de leurs cercueils de pierre,
et même d'un vase qui a renfermé leurs cendres après
l'incinération. Au centre de l'étage au-<lessus du
linteau, le pèsement des âmes : au 3« étage, la séparar
.tion des bons d'avec les méchants qui sont nus.
Ceux-ci sont pousssés dans l'enfer représenté sous la
forme d'un monstre ouvrant une gueule énorme pour
les recevoir. Â droite, saint Pierre, avec les clefs,
ouvre la porte du paradis figuré par une église
à clocher ', les élus sont accueillis par trois Âages.
A l'angle supérieur de l'ogive, Jésus-Çbrist, sur les
nuées, environné d'Anges, de Saints, des astres ; un
double glaive sort de sa bouche. Sa tête, là, comme
partout ailleurs, a le nimbe croisé. Des restes de
peinture encore visibles annoncent que cette partie du
porche a été richement décorée. Au-dessus des cha-
pitaux des petites colonnes reposant sur les dais des
Apôtres , sur la première ligne, à droite du souverain
Juge, on voit des scènes qui rappellent le bonheur des
élus conduits et reçus au Paradis par les Anges, et à
gauche^ les punitions des damnés, dans des représen-
tations infernales et diaboliques ; on y trouve la
punition de tous les vices.
Le ciel ouvert est figuré dans les huit cordons de la
\^ussure. Le 4*'^ cordon, à partir du fond, se com-
pose de 42 Anges, aux mains jointes; le 2% de
U Auges aux ailes doubles, apportant des âmes sous
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la figure de. petits enfants; le 3% de H Martyrs ^
le 4», de 16 Confesseurs tenant les uqs des livres, les
autres des calice3 ; le 5*, de 1 8 saintes Femmes ; le
6«, des 90 Vieillards de TApocalypse, avec des insr
tniments de musique; le 7*, de 23 ancêtres de Jésus-
Christ sur Tarbre de Jessé ; le S% de 2$ Patriarches^
figures et prophètes du Messie, tenant des iambels ;
panni eux on distingue Moyse et Aaron. Ce porche
a été restauré sagement en 4843.
Sur la pointe de ce fronton principal, autrefois se
trouvait saint Michel, qui terrasse le démon, aujour-
d'hui remplacé par un Ange sonnant de la tronjipette»
faisant plus' que double emploi.
pprtall de la Mère de Dieu*
A d^roite de la porte centrale^ est le porche de la
Mèi^e de Dieu. Contre le trumeau central (car le^
deux portails latéraux ont deux vantaux, ce qui
n existe pas à Reims)^ est la statue de Ja nerge-mère
les pieds sur le serpent Au-dessous de la Vierge tenait
l*Enfant Jésus : 4<> La première Eve tirée de la côte
d'AJdam; t* Eve donnant à Adam le fruit défendu;
3* Eve filant, Adam bêchant la terre. A côté : 4<> Dieu
tenant Adam par la main et Tinstruisiint ; 2* Dieu avec
Adam et Eve -, 3<» nos premiers parents, chassés du
Paradis.
Sur la ligne des parois rentrantes, se groupent les
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-20-
personnàges de rAncien Testament qui ont rapport
à Marie : ce sont, à droite : les trois statues colossales
des Rois Mages, leurs présents à la main ; six mé-
daillons, au dessous d'eux, reproduisent l'histoire de
leur voyage : Hérode interroge les docteurs — qui lui
montrent la tour de Bethléem, et Tétoile de Balaam :
arrivée des Mages par navire. Les Mages avertis par
l'Auge de retourner par un autre chemin. Hérode
ordonne d'incendier le vaisseau ; ce qui a lieu : enfin
le massacre des Innocents. A côté des trois Mages, et
aussi sur des proportions colossales, Salomon s'entre-
tenant avec la reine de Saba. Au premier médaillon^
le roi est assis sur son trône, au second il fait sa prière
devant le temple; au-dessous de la reine, 4* festin de
Salomon : fp le roi est assis sur son trône, 3<> il dédie
le temple, 4* il montre le temple à la reine.
A gauche de la statue de la Mère de Dieu et sur la
même ligne : l'Ange de l'Annonciation : 4 «'médaillon,
la pierre de la montagne avec Daniel ; 2* médail-
lon. Moïse au buisson ardent. La sainte Vierge écoute
l'Ange : i^' médaillon. Toison de Gédéon ; 2«, la Verge
d'Aaron. La sainte Vierge de la Visitation à côté
de sainte Elisabeth. Les médaillons au-dessous de la
sainte Vierge et de sainte Elisabeth, offrent les dif-
férents traits qui accompagnèrent la naissance de saint
Jean-Baptiste ; savoir, l'Ange s'adressant à Zacharie ;
celui-ci parlant par signes; naissance du Précurseur;
^acharie écrivant le tiom de Jean. Puis vient la sta[ti;Q
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-il-
de la Vierge de la Présentation, suivie de celle ie
Siméon recevant TEnfant Jésus en ses bras. Dans les
médaillons au-dessous, ou remarque la fuite en Egypte,
où saint Joseph avec ses provisions conduit Tàne qui
porte l'Enfant et sa Mère ; les idoles de TEgypte renver-
sées ; le retour à Nazareth et Jésus devant les docteurs.
Le tympan est rempli au i^^ étage par six Prophètes
qui annoncent les mystères qu'on vient de contem-
pler : le reste déroule la mort de Marie assistée des
Apôtres : les Anges la prennent dans son tombeau ; assise
à côté de son Fils, elle est couronnée par les Anges.
Portail de saint Fimnin, Martyr*
On a lu, au centre, le culte de Latrie, adroite le
culte de l'Hyperdulie, dans la Vierge seule. Il reste
à voir le culte de Dulie dans les Saints. Pour l'église
d'Amiens, il devait être figuré par le culte de son
premier Apôtre et martyr, saint Firmin qui est encore
son premier Evêque. On va le trouver, au porche
gauche,avec les Saints que ses prédications ont donnés
au ciel. A la place d'honneur^ sur le trumeau qui
sépare les deux battants de la porte, apparaît saint
Firmin. Quatre sujets sont sculptés en médaillons
au-dessous. En haut à droite, l'Invention des reliques >
la Translation du corps du saint martyr ; à gauche,
l'évêque saint Salve appelé par un clerc à la dé-
couverte des reliques ; au-dessous, le baptême de la
fille de Faustinien.
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^ur les parois latérales, se tiennent les principaux
Saints du Diocèse ; à droite : f '^ saint Firmïn, confes*
seiiri II* évêque d'Ànriens ; t*^ saint Domice, chanoine ;
à» saint Èfonoré, VllI» évêque ; i» saint Salve, IV» Evê-
que ; 5* saint Quentin, martyr ; 6» S« Gentien martyr.
A gauche : i» saint Geoffroy, 38» évêque d'Âmièns ;
i« un Ange ; 3<> saint Fuscien, martyr ; !<> saint Yic*
toric, n^artyr ; 5» un Ange ; 6® sainte UlphCf Yiérgç.
Le soubassement se divise en vingt-quatre médaillons,
composant un zodiaque complet avec lés travaux du
mois correspondant à chaque signe. C'est le temps qui
mèpe à Tétemité avec le» saints* l'Âvent oonre
Tannée ecclésiastique, le zodiaque commencera donc
par le mois de décembre : te Capricorne, ati-dëssous,
on tue et on salé un porc : i^ le Verseau, Janus à table
avec ses deux faces regardant l'année ^ui finit et
celle qiii conimencë : les Poissons en t'évrier, un
vieillard au feu : le Bélier (mars), culture de U
vigne : sous le Taureau en avril, chasse au faucon.
Les Gémeaux de mai permettent un repos à l'ombre*
Du cdté de l'éperon ', sous le sign'e de l'Ecrevisse, en
juin on fauche les près. Avec le Lion de juillet, la
moisson. En août, sous la Vierge, on bat la récolte. En
septembre, isous la Balance, on fait la vendange (4] ;
(t) il n^y a pas !^00 ans (}iie la Picardie produisait encore
du vin. Chaque territoire a encore son canton des Vignçê,
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-23-
)e Scorpion d'octobre laisse fouler le raisin i on sème
en novembre soiis le Sagittaire.
Le tympan est rempli par Tlnvention des reliques de
saint Firmin : la procession en est la suite ; quoi-
qu'on soit en décembre, les arbres sont revêtus de
feuilles, en souvenir du miracle, et la main de Dieu qui
bénit accompagiié d*Anges. En tout, 39 personnages.
Après examen fait de la graûde façade, en tournant
vers lé sud, d*où l'œil embrasse la nef dans toute son
étendue, on rencontre le portail de saint Christophe :
A gauche de l'entrée, un crochet de fer scellé dans
le nur aurait servi, dit-on, à attacher le criminel
condamné à faire amende honorable ; ou bien^ il est
un témoin des barricades tendues pendant la Ligue.
Au-dessous de la galerie qui régne sur les chapelles,
entre chacune des fenêtres, on a placé les statues
des Saints auxquels sont dédiées ces chapeMes. Ainsi
on voit saint Lambert, saint Christophe» aux propor-
tions colossales, l'Annonciation, saint Nicolas (1)|
la Transfiguration, et sainte Marguerite.
f^ortaiï mérIdIoDal*
Le transept méridional de la Cathédrale est terminé
par une façade qui le dispute presque en richesse avec
( l) Sur là chapelle de saint Nicolasi »e lit celte Inscription :
Les bonnes gens d'entour Amiens qui vendent Wùides ont
faicte cheste chapelle de leurs omones. On les yoU donc avec
leurs sacs de ^uéde, encore cultivée eutour Amiens.
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- 24 —
le grand portail. Une statue de la sainte Vierge^ d'une
élégante beauté, lui a fait donner le nom de Portail
de la Fierge dorée ; mais le véritable nom qu'il doit
avoir est celui de Portail de saint Honoré^ puisque
c'est l'histoire de ce saint qu'il contient. Au-dessous
de la statue centrale à la base du trumeau, on voit
saint Honoré au milieu d'un cortège d'acolytes, dans
des niches, de droite et de gauche. Sur les parois
latérales^ à droite, un Ange avec un encensoir ; saint
Riquier et ses deux saints compagnons ; à gauche, un
second Ange thuriféraire ; saint Lupicin et ses deux
compagnons. Le tympan est partagé en cinq étages ;
le 1*' montre douze personnages, dont l'un semble
instruire les autres. Serait-ce l'apostolat de saîut
Honoré ? Le f étage est partagé en deux scènes ; la
première où saint Honoré assis à l'angle gauche, tenant
un livre, les regards tournés vers un nombreux
cortège^ reçoit du ciel l'onction épiscopale ; la
deuiième où saint Lupicin, en découvrant les reliques
des saints Fuscien, Victoric et Gentien, fait entendre
ses chants de joie à saint Honoré, qui, à l'autel,
détourne la tête pour écouter les antiennes du saint
prêlre, miraculeusement apportées par les airs du
village de Sains jusqu'à Amiens. Le 3* étage représente
saint Honoré à l'autel ; au-dessus de lui parait une
main qui consacre la sainte hostie, ou plutôt qui
communie le saint évoque accompagné de ses ministres.
Un second miracle du saint qui guérit les aveugles^
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- âs -
occupe le reste de l'étage. Le 4* est rempli par une
procession avec les reliques dans une châsse^ au-des-
sous de laquelle on voit trois estropiés ; suit une
troupe de fidèles. Au sommet du tynqpan se trouve le
cruciGs miraculeux^ qui salue le corps de saint Honoré
au passage de la procession, cruciûx existant encore,
dit- on, dans une chapelle de la Cathédrale, et connu
sous le vocable de saint Sauve, k droite de la croix
est la sainte Vierge, à gauche saint Jean, et dans
les angles, des Ânge^ qui encensent.
Quatre cordons partagent la voussure. Le 4*' cordon
à droite et à gauche renferme douze Anges ; les
uns avec des couronnes à la main> les autres avec des
encensoirs. Sur le 2l« cordon, à gauche du visiteur :
40 Adam bêche la terre; 2<* Noé construit Tarche;
3* Melchisédech offre le sacrifice; i* Abraham va
immoler sou fîls ; 5<> Isaac bénissant Jacob ; 6^ Jacob
qui, les bras croisés, bénit Ephraïm et Manassés ;
7* Job, vu assis sur la même ligne que Jacob, mais de
l'autre côté de l'ogive ; 8» Moyse, avec les tables de
la loi, montre le serpent d*airain ; 9<* Aaron en habits
sacerdotaux, la verge à la main; 40^ David sacré
par Samuel; 41« jugement de Salomon; 4 2« Judith
tenant la tête d'Holopherne ; 4 3« Judas Machabée ;
4 i^ saint Jean-Baptiste, avec un agneau sur un écu.
Le 3* cordon nous offre la suite des Prophètes au
nombre de seize. Le Nouveau Testament est reproduit '
sur le dernier cordon, par l'Eglise ; au sommet, les
2
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Apôtres, les Evangélistes et quelques saintes Femmes»
aussi au nombre de seize.
Au-dessus règne une plinthe, sur laquelle se Ht
l'inscription donnée, page 3 ; vient ensuite une
deuxième galerie au-dessus de laquelle est placée
une rose centrale, dont la bordure porte dix-sept
personnages, montant et descendant, formant la Roue,
image de la vie humaine et de la Providence. Les
meneaux de la rose accusent le XV» siècle. Le pignon
qui offre des niches vides pour la plupart, est accom-
pagné de deux campanilles pyramidales à crochets.
Tout le pourtour de Tédifice est environné d*arcs-
boutants à jour destinés à soutenir les voûtes , ceux
qui ceignent la nef sont d'un style sévère eu com-
paraison de l'ornementation formée de meneaux qui
simulent des fenêtres, accompagnant ceux qui en-
tourent le chœur. Du haut des deux galeries en pierre,
qui permettent de circuler autour du monument, on
croit se trouver dans une forêt de clochetons, s'élan-
çant ornés et garnis de toutes sortes de feuillages de
pierre.
Portail septentrional*
La façade septentrionale, du côté de l'évêché, n'offre
pas la même richesse que les autres. Les contreforts
sont généralement lisses et dépourvus de statues.
Pourtant il y reste encore un saint Honoré, probable*
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— 27 -
ment rapporté du portail méridional, où il fut remplacé
par la Vierge dorée. A sa base» on distingue à peine
l'Annonciation, la Visitation et la Naissance de Notre
Seigneur.
En revenant de ce portail vers la tour, on voit
portées sur des socles, les statues des vocables anciens
des chapelles : sainte Brigitte, saint Crépin, saint
Honoré, saint Louis, saint Jean Tévangiliste, et
saint Jean-Baptiste. Au-dessus des Saints dominent les
images des fondateurs (1 ) ou bienfaiteurs des chapelles.
On distingue le cardinal de la Grange, et le roi
Charles V, avec leurs armes.
Flèche.
Le clocher qui s'élève au centre de la croisée est un
charmant ouvrage en charpente, recouvert de plomb
dans toutes ses parties. Commencé en 4 529, il fut achevé
le tft mai 4533, sur les plans d'un charpentier de
Cottenchy, appelé Louis Cordon. Quatre poutres
posées sur les piliers de la croisée supportent seules
(1) On était fondateur d'une cbapellc en laissant des rentes
qui servaient à Tentrelien de la chapelle, et pour les personnes
chargées de remplir certaines fonctions dans ces chapelles, à
litre de bénéfice simple.
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-?8-
çette immense forêt; ses six mille pièces de bois
sont si bien assemblées et fixées à fleur sans chevilles
dans les mortaises, qu'elle fait le désespoir des archi-
tectes et l'admiration des coinnaisseurs. 11 a 65 m. 36 c.
de hauteur et 23 m. 39 c. de circonférence à sa base,
et au premier étage, à la base du faite du toit»
7 m. 80 c. ; il était dans ^origine entièrement doré.
Deux étages partant du sommet du comble restent
entièrement dégagés ; on vient d'en enlever les cloches
pouir les placer dans le Clocher sourd (au sud).
Autour s'élèvent sur des pinaclea isolés huit statues
d'aDges, ayant près de trois mètres de haut, tenant
entre les mains les instruments de la Passion. De là
s'élance avec la base, dans une couronne, la flèche
proprement dite, chargée d'orpements qui s'éche-
lonnent jusqu'à la boule fondue sur place par Blasset
lui-même ; elle a deux mètres de large. Enfin s'élève
la croix qui semble étayée sur un bouquet de lys.
Cette croix, vue d'en bas, paraît être une colonne
énorme de fer ; ce n'esta en réalité, qu'un faisceau
de petites baguettes artistement et délicatement assem-
blées de 9 m. 45 c. de hauteur; Du pavé de la
Cathédrale jusqu'au coq qui surmonte la flèche, la
hauteur est de 409 m. 95 c. Elle fut diminuée
de % m. 70 c. en 4628. Du faite, elle mesure
44 m. 50 c.
La charpente, soutien de la couverture, en bois de
chêne, mérite de fixer l'attention pour sa légèreté, Sur
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-29-
la crête, une dentelle en plomb composée de larges
trèfles qu'on prit en 4830 pour des lys et qu'on a
mutilée. 93 avait regardé moins haut : il s'était
contenté de faire raboter les fleurs de lys aux stalles.
INTÉRIEUR.
Le jet hardi des voûtes maîtresses, Félégante
légèreté des piliers qui s'élèvent audacieusement
jusqu'aux voûtes, l'unilé de style et d'élégance^ la
variété des aspects, la perfection dans l'ensemble et
dans les détails, l'immensité du vaisseau, remplissent
l'àme d'admiration quand on entre dans cette magni-
fique basilique. Un mot souvent répété, qu'il faut,
pour avoir une Cathédrale parfaite, le portail de
Reims, la nef d'Amiens, le chœur de Beauvais et le
clocher de Chartres, s'oublie devant ce chef-d'œuvre
qui permet à la ville d'Amiens de ne rien envier à
d'autres chefs-d'œuvre. C'est l'expression lapidaire de
la prière qui monte et s'élance vers le ciel.
Le plan de cette reine des Cathédrales est une croix
latine d'une longueur, dans œuvre, de \ 34 m. 80 c.
La croisée ou transept mesure, toujours intérieure-
ment^ 59 m. de long sur 14 de large. 44 colonnes
isolées d'un mètre 36 c, rondes, cantonnées de
4 colonnettes, se perdent dans les voûtes, ou bien
supportent les arcades. Ces voûtes dans la nef sont
2*
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-80-
jetées à it m. 95 c. de hauteur, et se formeDt d'arcs
doubleaux^ de cordons croisés diagonalement et d'une
simplicité hardie. Les arcades, dont l'ouverture est de
3 m. 8 c. en largeur et de 20 en hauteur, sont
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-31 -
surmontées, dans tout le pourtour intérieur de Tédifice
d'une galerie-tribune (triforîum) prise dans Tépaisseur
des murs et soutenues par de sveltes colonnes,
surmontées de trèfles évidés et de quatre feuilles.
Dans le chœur, le friforium ne semble faire qu*un
avec les grandes fenêtres : il est entièrement à claire-
voie, tandis que dans la nef qui est plus ancienne, la
pierre murale en forme le fond. Au-dessus régnent les
fenêtres hautes de 12 mètres, partagées le plus souvent
en deux ogives, au-dessus desquels se place une
rosace à six feuilles, encadrée dans un cercle ; on ne
compte pas moins, dans Tensemble de notre BaMlique,
que 800 mètres de vides.
Le .nu des murailles a disparu tout-à-fait. 11 ne
reste guère, en fait de maçonnerie, que les membrures
de la croisée ogive, des retombées et des contreforts.
Tout le reste est en fenêtres : ce n'est plus qu'un
immense globe de verre.
Roses.
A chacun des pignons qui forment les façades, on
admire trois grandes rosaces de 33 mètres environ de
circonférence. Celle du grand portail est du style
flamboyant du XV* siècle (1). Au transept sud on a les
(t) On a souvent demandé pour quel motif avait été supprimé
DU cadraa dont les heures ealouraieot le cercle immense de
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— 32 —
formes contournées du XI V« siècle. Celle du nord
évidemment la plus ancienne^ a pour centre liné
étoile, sur laquelle se réunissent une profusion infinie
de meneaux, surmontés de trèfles et de quatre feuilles.
Elles sont renyplies de vitraux de couleur du plus
brillant effet. La galerie inférieure est aussi ajourée et
ornée de verrières avec personnages.
Orgues*
Le jeu d*orgues suspendu au haut de la principale
porte, date du XV» siècle. 11 fut commencé en 1 422,
avec les dons d'Alphonse le Mire, valet de chambre du
roi Charles YI, receveur des aides à Amiens, et
Massine de Henau, son épouse, inhumés au-dessous
dans Téglise. £n même temps, Philippe*le-Bon, duc
cette baie ? Eq prétendant tout ramener au style primitif, on
viendra à bout d'effacer l'iiistorique de notre Gatbédrale. Il
faudra alors abattre les s'.ailes, les bas-reliefs, la gloire, les
monuments funèbres, la chaire, les grilles, brûler les chaises ;
ensuite démolir les chapelles latérales de la nef : il faudrait
encore abattre la flèche. Ce vandalisme est rêvé par les radicaux
eu arcliitecture. On veut arracher de l'histoire les pages où elle
constate que, à toutes les époques, le clergé, les fidèles de la
ville et du diocèse, les rois et les reipes de France tenaient à
honneur d'orner la plus beUe maison d« Dieu dàU9 ce royaume.
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— 33 -
de Bourgogne, heureux de povoir aidier les bons
chanoines à parfçiire un orgue de //™. y\ (2500)
tuyaux quHls avoient encommencés à faire en
ladijte église^ il leur accordait la somme de 20 fr.
Ces orgues étaient mises en état Tan 4429. La partie
supérieure de la boiserie remonte à la 6n du règne de
Henri II. Les gros tuyaux ont 8 mètres \t centimètres
de haut et 48 centimètres de diamètre ; ils furent
restaurés, en \ 834 , par M. John Abbey, de Paris.
Tombes djes évoques Evrard 'et
GeoflTroy II*
Entre les colonnes de la 3* travée de la nef, on a
rapporté, sans motifs sérieux, en 4867, les tombes en
bronze de» éyèques fondateurs de la Cathédrale, qui
se trouvaient primitivement sur leur corps, au mil4jeu
de la nef, vers le bas, et qui avaient été placées, en
4762^ suf chacun des côtés de la porte centrale (1).
(1) Uoe plaque de marbre placée sur les restes dTvrard en
1762, donne la preuve de celle première profanation. On y lit :
Hic jacet nunquam periturœ memoriœ DD. Evrardus^
Epitc. Atnbian. qui fundamenta kujus hatilicœ locavit anno
1220. Monumenlum eyus œneum prope valvas a parte dextra,
tro>nslQftum est çmno (762. H&^uieçcat in pace. Àmet^,
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-34-
La tombe d*Evrard de Fouilloy (f \îîî) coulée
en bronze en plein-relief, était supportée, dès le
principe^ par des monstres engagés dans une maçon-
nerie remplissant le dessous du monument^ pour
indiquer que cet évêque avait posé les fondements de
la Cathédrale. Un architecte malheureusement inspiré
a osé arracher la maçonnerie, pour qu'on ne vit plus
la main du prélat fondateur, à la base de TédiGce.
On lit, sur la bordure, l'inscription suivante en
beaux caractères du XIII* siècle.
Qui populum pavity qui fundameta locavit
Huius structurej cuius fuit urhs data cure
Hic redolens nardus, famâ requiescit Ewardus,
Vir piu^^ ahflictis, vidvis, tulela, relictis
CiMtos, qv^s poterat recreabat munere. vbis,
Mitib agnu^ erat^ tumtdis leo, lima svpbis.
Geoffroy d*Eu (f 4237) est représenté comme i^on
prédécesseur en habits épiscopaux, mais le dessous du
bronze supporté par des chimères est évidé, ce prélat
Un peu au-dessous de la pierre de révoque Evrard, on ren-
coQlre celle de Geoffroy, avec celle inscriplioa :
Hic jacet pice admodum recordationis DD. Godefridus
d'Eu, Episc, Amb. qui hanc basilicam ad culmen usque
perduxit. Obiit an 1237. Hujus laonumentum conspice prope
valvas à parte sinistra. Translatum anno 1762. Requiescat
in jpace. Amen.
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- 33 -
&yaut élevé Tédifice jusqu'aux voûtes. Voici la légende
gravée sur la bordure :
Ecce prémuni humile Gaufridi membra cubile^
Seu minm aut simile nobis parât omnibics ille ;
Quem laurus gemina decoraverat, in medicind
Lege qu dioina^ deciterunt cornua bina ;
Clare vir AugensiSj quo sedes Àmbianensis
Crevit in immensis; in cœlis attctus. Amen, sit.
Tout est à étudier dans ces deux monuments ; tout
y est d'un baut intérêt, quant au dessin, à la sculpture,
à Tagencement des ornements et des draperies.
Verrières*
Chacune des fenêtres était autrefois garnie de vitraux
coloriés^ fruit de la libéralité des personnages les plus
distingués du royaume et de la province. Les chapelles
qui rayonnent autour du chœur en conservent encore
un bon nombre du Xli1« siècle, d'une grande richesse
de couleurs. Elles représentent les histoires de TAncien
et du Nouveau Testament, la vie des saints auxquels
sont dédiées les chapelles dont elles remplissent les
baies. La grande fenêtre centrale du rond point du
chœur donnée, en 4269, par Bernard d'Abbeville,
50* évéque d'Amiens, porte cette inscription :
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-36-
Saint Louis et Blanche de Castille, sa mère, ont
leurs armes sur plusieurs •verrières, ainsi que les
maisons de Coucy et de Boves. Chaque canton du
diocèse avait aussi fourni les siennes.
Le procès-verbal de TAssemblée Capitulaire du
7 août 4675, apprend que les vitraux de la Cathédrale
souffrirent beaucoup de l'explosion du moulin à
poudre situé au pont des Célestinâ, appartenant au
Chapitre qui le louait. 200 maisons avaient été ren-
versées dans la ville.
Chaire*
La chaire de 9 mètres de haut, adossée contre
Tavant dernier pilier de la nef, est supportée par trois
statues en relief trois quarts : la Foi, TEspérance et la
Charité. C'est l'œuvre d'un sculpteur habile d'Amiens,
nommé Dupuis. Un Auge à la pose grave et majes-
tueuse^ est placé au-dessus; il lient à la main un
livre ouvert où sont écrits ces mots : Hoc fac et vives.
a Faites ceci et vous vivrez. » Elle coûta 36,000 livres à
M. de la Motte, évêque d'Amiens, qui, dit-on, trouvant
ce prix exorbitant, conseilla plaisamment à l'artiste de
prendre l'inscription pour devise.
Vis-à-vis, on voit la copie exécutée par MM. Duthoit
frères, d'Amiens, du beau Christ de Girardon qu'on
admire dans la magnifique église de Saint-Riquier
(Somme).
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- 37 -
Presque au pied de la chaire, on pouvait lire, avant
l'établissement du pavé blanc moderne^ Tépitaphe
d'un savant amiénois, Fr. Masclef, prêtre, chanoine
d'Amiens, (f 4728) auteur d'une Grammaire hé-
braïque fort estimée.
Bas côtés de la IVel*.
Les bas côtés ouverts dans sept arcades de la nef
centrale ont 49 m. 68 c. de hauteur et 8 m. 78 c. de
largeur. Il s'y trouve quelques monuments funèbres
et onze chapelles qg'il faut examiner successivement.
Constatons avant tout que les chapelles latérales de
la nef n'entraient pas dans le plan primitif de V œuvre.
Toutes ont été ajoutées au XIV« siècle. Nous en avons
pour preuve matérielle les lignes du profil, encore
yisibles, des contreforts sur lesquels a été posée la
maçonnerie.
Contre le premier pilier du bas côté droitj se trouve
le mausolée en pierre élevé à la mémoire de Pierre
Bury, chanoine d'Amiens, et l'un des meilleurs poètes
de son temps (1 504); il futexécuté au commencement du
XVI* siècle : son style indique qu'il est antérieur à la
Renaissance.
Au pilier suivant, est le mausolée d'Antoine Niquet
et de Pierre Guy, son neveu, morts en 1652 et 1694,
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— 38 —
CHAPELLES.
Bas côté droit*
La 1'» chapelle est déliée à saint Christophe^ dont
la statue en pierre et de grandeur naturelle, placée
au-dessus de Tautel, n'est pas sans mérite. Dupuis,
artiste d'Amiens, sortit de la routine eu représentant
FEnfant Jésus assis sur l'épaule du Saint et non à
califourchon (4).
La 2« chapelle dite ùeV^nnonciation,(ondée en 4 456,
par Jean de Mailly,'(2) d'abord chanoine d'Amiens,
puis évêque de Noyon,est décorée d'un superbe rétable
en marbre, de diverses couleurs ; il représente la
Vierge au moment où l'Ange lui annonce qu'elle sera
la mère du Sauveur. Antoine Pièce, maître de la
confrérie de Notre-Bame-du-Puy, le fit faire, en 4 655,
par Nicolas Blasset (3), célèbre sculpteur d'Amiens.
On lit au bas cette devise de sa ballade :
Pièce sans prix, Vierge et Mère sans (dc/ie. '
(1) Oa croyait ne devoir éprouver aucun accident le jour où
Von avait vu la ligure de ce Saint. On disait :
Christophoi'um videas, postea tutus eat.
(2) On était fondateur d'une chapelle en laissant des rentes
qui servaient à Tentrelien de la chapelle, et pour les persounes
chargées de remplir certaines fonctions dans ces chapelles, à
titre de bénéfice simple.
(3) Blasset, sculpteur de premier ordre, en bon Amiénois
qu'il est, attendait encore sa place dans les Biographies uni-
verselles, quand M. A. Dubois a publié, en 1862, lŒuvre de
Blasset ou plutôt Blassel,
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- 39 -
La (^ chapelle, sous le vocable de VJssompUcn,
posséder une belle statue en marbre blanc , due à
Bla^Mt, olferte à l'église d'Amiens, par Micbel Martin,
]9Mtre< de la confrérie du Puy, en 1678. On toU
égfiemfinif au bas de cette statue^ la devise de sa
ballade :
Michel Martin a compagne Marie.
La 4« chapelle, sous l'invocation de éaird Etienne,
a ponv tableau d'autel une peinlure dans le genre de
Vouet ; Marie y est soutenue par deux Anges au
moment où son Fils la reçoit dans les cieux. Sur le
pavé, on voit la pierre sépulcrale de l'évêque Feydeau
de Brou, mort en 4706, à peine âgé de 53 ans. Le
corps de ce prélat^ inhumé d'abord dans le sanctuaire,
fut- transféré ici.
La cinguiènie chapelle, dédiée à sainte Marguerite,
fondée en 4368, parle chanoine Robert de Besua, qui
y repose^ est revêtue entièrement de marbre.
Ba» côté cpauehe.
La 4'« chapelle, 8ou& l'inTocation du Sauveur du
monde, fut construite par les soins du eacdinal de
Lagruge en 437l>. La voûte seule est reman|uafale. -^
G^est une œuvre de Ptearre Largent^ maçon do Moti»-
Dame à cette époque ; la chapelle qui suit est escore
de son travail.
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~ 40 -
La 2« chapelle, due aux libéralités du même prélat,
esl dédiée à saint Jean-Baptiste : elle renferme une
vierge eu marbre blanc. C'est encore un présent fait à
la Cathédrale, en 4632, par Jean Quignon, maître du
Puy. Sa devise, gravée au bas du socle de cette belle
statue qu'on attribue à Blasset, est celle-ci ;
Dessus V Enfer agréable victoire.
Dans la 3« chapelle, dite de saint Sauve, jadis de
saint Michel, on remarque un crucifix en bois, de
style bizantin, couvert d'une longue tunique dorée et
dont la tête ornée d'un diadème est d'une saisissante
expression. Il est l'objet d'une grande vénération.
La k^ chapelle dédiée à saint Honoré, patron des
boulangers, fut fondée eu 4 324, par le doyen du Cha-
pitre Guillaume de Planca, Elle n'a de remarquable
que la statue du saint, par Vimeux, d'Amiens.
La 5^ chapelle, sous le vocable de Notre-Dame-dé-
la-Paix était autrefois dédiée à saint Louis, roi de
France : elle possède aussi une élégante statue de la
YiergCf recouverte d'une tunique magnifiquement dra-
pée. Exécutée en marbre blanc, par Blasset et donnée,
en 4634, par Antoine Mouret^ maître de la confrérie
du Puy, elle fut originairement placée dahs la nef.
Sur lés deux côtés de l'autel sont les médaillons de
saint François-Xavier et ^é saint Louis, roi de
France.
Contre lé pilier, est le mausolée, en marbre et d'une
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— 41 —
exécution fort soignée^ de Jean de Sacby et de Marie
Revelois, son épouse» représentés tous les deux à
genoux devant la Vierge. Jean de Sacby, , premier
échevin d'Amiens, ToiTrit au lieu d'un tableau qu'il
devait à Téglise, en qualité de maître de la confrérie
de Notre-Dame-du-Puy, en 4643. '
Dans la 6« et dernière cbapelle, on voit la statue de
saint Firmin, patron du diocèse d'Amiens. Cette
statue, drapée à l'antique, est de Vimeux. Au-dessus
des deux portes latérales, sont deux médaillons repré-
sentant sainte Claire, tenant un ciboire, et sainte
Agnès y un lys. C'était anciennement, dans celte cba-
pelle, qu'on distribuait des couronnes de fleurs aux
jeunes gens désignés pour porter la cbàsse du Saint
aux processions de l'Ascension et de la Fête-
Dieu.
Dans cbacune d'elles on a placé, en \ 84^, l'un des 1 4
tableaux du Chemin de la croix. Quelques-uns sont
des copies des maîtres de la peinture. Nous signalerons
la 4'« station, d'après Le Poussin ; la 4% d'après
. Lebrun; la 6« et la i3«, d'après Lesueur ; la 9% d'après
une copie de Hapbaël^ par Jules Romain ; la 42%
d'après Van-Dick, et la 44% d'après Le Titien.
Xraneepte.
Cette partie contient deux chapelles remarquables,
quelques monuments et des détails curieux.
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— 42 -
A droite, sur le pavé, au pied du dernier pilier de
la nef, on aperçoit à peine la pierre qui couvre Ja
sépulture d^Hernand Teillo, cet habile colonel espa-
gnol, qui surprit Amiens, en 4597, et qui fut tué à la
(in du siège.
Contre le mur de séparation de la chapelle de sainte
Marguerite, est une suite de groupes en pierre, repré-
sentant plusieurs traits de la vie de saint Jacçues-le"
Majeur, puisés dans la Légende dorée de Jacques
de Voragine (4). Quatre compartiments renferment
toute la suite des faits qui ont rapport à la
(1) Legenda Sanctorum. Cap. XCIII. De S. Jaeobo Apos-
loU) majorii ^94. Basilee, 1496.
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— 43 —
conversion d*Hermogène et de Philétus. Hermo«
gène était un magicien de la secte des pharisiens
et Philétus était un de ses disciples. Deux sujets
sont reproduits sous chaque arcade. Dans la première,
saint Jacques prêche en présence des Juifs, et Her-
mogène envoie son disciple Philétus pour convaincre
le saint Apôtre de la fausseté de sa doctrine. Sous la
seconde, saint Jacques envoie son manteau à Philétus
que son maître a lié par des sortilèges, pour s*ètre .
laissé convaincre par l'Apôtre. Aussitôt que Philétus a
touché le manteau, il est délivré du démon. Dans la
troisième arcade^ les démons enchaînés par Tordre du
Seigneur, viennent pour se plaindre à saint Jacques
qu'Hermogène leur avait ordonné de prendre. La
quatrième arcade montre Hermogène délivré lui-même
par TApôtre qui lui donne son bâton, après Tavoir
converti. Les légendes écrites au-dessous de chaque
compartiment ont trop de lacunes pour qu'on puisse
les déchiffrer. Sous le 3« se lirait :
Saint Jacques pour le délivret' son manteau veult lui
envoyer
Dont vint trouver saint Jacques pour le m... cher.
Plus loin :
Lors Phonosté ( ?) ordonna dya lies pour p rendre Philétus
Ausquéls saint Jacques commanda de prendre Her-
mogène sans plus
Qui craindoit lesdyables.. plus...
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— 44 —
Ces bas-reliefs dûs au chanoine Guiii. Aux Gons-
taux, prêtre^ maitre-ès artâ, bachelier en théologie,
magniûque bienfaiteur de la Cathédrale, (Nécrologe.}
mort le SI septembre \o\\, ont subi d'assez graves
mutilations. S'il faut en croire une tradition, on aurait
proposé aux meuniers de prendre pour patron celui
des saints sur lequel une colombe lâchée dans la
Cathédrale irait se poser. La malavisée volatile aurait
choisi le diable, indè irœ. Nous donnons ce récit pour
le peu que cela vaut.
Plus bas, sont des bas-reliefs en marbre blanc,
offrant la suite de la vie de la sainte Vierge. Dessous,
sont gravés, en lettres d'or, sur des tables de marbre
noir, restaurées par les soins de M. Ledieu, d'Amiens,
les noms et les devises des maîtres de la confrérie de
Notre-Dame-du-Puy.
Chapelle de IVotre-Dame-du-Puy*
Appuyée contre le pilier i^olé sur les degrés qui
mènent au Chœur , cette chapelle fondée sous
le nom du Roxige pilier, en 4376, par Firmin
de Cocquerelle, chanoine d'Amiens, ensuite évê-
que de Noyon, doit son nom actuel à une con-
frérie littéraire, artistique et pieuse, établie à Amiens,
au moins dès l'année 4 389. Elle y faisait des offices en
1500, Ses colonnes en marbre noir, avec chapiteaux
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-^ 48 —
dorés, sa balustrade composée de pilastres en cuivre
et ses autres décorations, rappellent le style du temps
de Louis XllI. Ces décorations sont dues, en partie,
au sculpteur Blasset. Le tableau d'autel représentant
V Assomption de la sainte Fierge^ fut donné par
Antoine Pingre, maitre du Puy ; il a été exécuté en
1628 paf Franken, de Técole flamande. Trois statues
attirent les regards : Judith tenant la tête à'Holo-
pheme, David pinçant de la harpe, et la Vierge tirant
un enfant d'un puits, armes parlantes de la confrérie.
OriffO Confraternitatis Putei.
Chapelle de Saint Sébastien*
Cette chapelle, dite autrefois du Fert pilier ^ fondée
en 4339^ par Tévêque Jean de Cherchemont^ était celle
où Ton acquittait le vœu fait par la ville, à l'occasion
de la peste de 4462 : elle fait pendapt à celle de
Notre-Dame-duPuy et a pour tableau d'autel le Chriift
en Croix, qui passe pour avoir été peint, en 4638,
par le protecteur et le maître du Poussin Quentin
Warin, d'Amiens : il fut offert par Jean Hémartet
François Mouret, tous deux maîtres de la confrérie du
Puy, en 4634 et 4635. On y. remarque la statue de
saint Louis, exécutée en 4832, par MM. Dutboit,
sculpteurs d'Amiens, celle de saint Bock, et celle de
saint Sébastien percé de flèches. Au bas de cette der-
nière, on lit cette inscription : Triplicem medicum
3*
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^46-
dat GalliapestL 'ï La France a trois médecins «Hrtre
la peste, it saint SSastien, saint Roch et mitU Lmsù.
Cette chapelle a été restaurée en 4833^ époqu« de la
première invasion du choléra à Amiens.
A quelques pas en arrière, sur une face du damier
pilier de la nef, est le tombeau û\i cardinal Hémard,
surnommé le bon Pasteur, mort au Mans, le ^3 août
4540 et rapporté ici. C'est un des plus beauiL mauso-
lées de répoque de la Renaissance que renferme la
Cathédrale. Le prélat est représenté, dans le haut, à
genoux devant le chef de saint lean-^Baptiste, son
patron. On remarquera les trois vertus théologales,
les quatre vertus cardinales, rornementationcomposée
d'arabesques et Tiuscription.
Du même côté, au dernier pilier, est un ex-^soio^ en
pierre, offert par Claude Pierre, chanoine régulier de
Saint-Âcbeul, étant maître de la confrérie du Puy,
en Tannée 4650.
Contre le mur latéral de ce bas côté existent plu-
sieurs groupes disposés dans le même sens que ceux
dont se compose Thistoire de saint Jacques. Us repré-
sentent les di'fférentes parties du Tempie de Jérusa-
lem: \^V34trium» On apporte des oflraiiides au l^rètre
qui immole une victime ; 2* le Tabernaculum;
Jésus^rist chasse les marchands du Temple ; ^ le
Sanûta, le grand-prêtre offrant Feneens ; sur le' de-
vant, la table avec ies pains de proposition ; 4» le
Sanùtà Sanctorum r le grand^piTètre devant J'afcbe.
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— 47 — .
Le couronnement orné de pyramides et d*entre-lacs
découpés à jours est du plus bel effet ; ils ont été
exécutés en 4523, aux frais de Jhan Wuist, chanoine
d'Amiens.
Le donateur de cette œuvre est connu par l'ins-
cription suivante : nous la donnons avant que le temps
ne Tait entièrement effacée.
Cby gist vénérable et discrète personne mons.
maistre Jban Wuist pbtre chanoe de céans
chantre et cbanoe de leglise Nostredame de Casse!
lequel Tist faire cette représentation et
trépassa le 3« iour de novembre
Fan mil cinq cent vintg deux. Priez Dieu
pour luy et dites Pater
" nr. — Ave ma. Amen.
Au-dessous, le chapitre d'Amiens, par une délibé-
ration du 15 mai 1869, fît apposer une pierre rap-
pelant le souvenir d'un de ses bienfaiteurs, M« Fertel^
curé de la Cathédrale en 1 802, doyen du chapitre et
vicaire-général, mort en 1813.
Au pied du pilier, en face de ce monument, on lit
l'épitaphe de Gresset, chantre de rer-Fert, dont les
restes ont été rapportés du cimetière de Saint-Denys,
en 1811. Contre ce même pilier, M. Ledieu, d'Amiens,
fit placer une inscription pour honorer la mémoire du
poète amiénois.
Du même côté est la cuve baptismale de l'ancienne
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— 48 —
Cathédrale. Cinq pilastres, décorés d'un ornement en
mosaïque, supportent cette cuve, dont la longueur est
de 2 mètres 44 centimètres et la hauteur de 43 cen-
timètres. Aux angles^ on voit quatre prophètes à
mi-corps ; Joël et Zacharie, sont les seuls dont on lise
encore les noms. C'est assurément un des morceaux
les plus curieux et le plus ancien de Tédifice.
La verrière en face contient l'histoire de la sainte
Vierge, et celle des saints Edmond et Edouard, rois
d'Angleterre. On voit dans la rosace les armes de
gueules à la bande d^oVj, de la maison de Boves, et
celles des Coucy qui portaient de vair et de gueules
de six puces,
A gauche de la porte de la croisée on lit Tépitaphe
de M, de Demandotœ^ évêque d'Amiens ; elle est
surmontée d'une urne en marbre noir^ renfermant le
cœur de ce prélat mort en 48n.
Au-dessus de la grande porte, on a rapporté en
4830, le crucifix, les statues de la sainte Vierge et de
saint Jean, élevés au cimetière (aujourd'hui place)
Saint-Denis, à la suite de la mission de 4825.
A droite, est le mausolée, d'un assez bel aspect, de
Pierre^Sabatier (1733), aussi évêque d'Amiens. Il
forme une pyramide au milieu de laquelle ce prélat
parait à demi couché. Au sommet, un ange, environné
de nuages, embouche la trompette.
Plus bas, sous une arcature, auprès de la porte du
transept, est placé un mausolée attribué à tort à Jean
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— 49 -
de Gambrin (U95), chanoine et doyen, représenté
debout (1).
Les fenêtres du transept datent des premières années
de la construction : à ce point de vue, elles doivent
être étudiées.
Une portion considérable du chef de saint Jean"
Baptiste se garde dans la chapelle dédiée au saint
Précurseur placée en face des fonds, et s'ouvrant sur
le transept {%), Elle fut fondée à la suite d'un vœu,
fait par le corps de -ville d*Amiens, le clergé et les
fidèles, en 1 668, pour la cessation d'une maladie pes-
tilentielle qui causa d'affreux ravages dans cette cité.
La décoration en est riche. On estime le grand bas-
relief en bois servant de tableau d'autel : il fut sculpté
en 1780, par Carpeutier,néà Hangest-sur-Somme. Les
statues de saint Firmin et de saint François de Sales
(1) Le Ms. 517 de la bibliothèque d'Amiens décrit ainsi le
monumel^l élevé à J. de Cambrin dans le cimetière situé alors
autom* du cbevet de la Calbédrale :,« Entre deux piliers der-
rière la paroisse est une résurrection en sculpture de pierre et
ledit Gambrm accomi)agné de saint Jean TEvangéliste, ses père
et mère de Tautre costé avec saint Jean-Baptiste. » On ne sau-
rait donc reconnaître ici ce personnage.
(2) Le chef de saint Jeau fut conservé, jusqu'en 1759, dans
une cbapelle dédiée à saint Laurent, aujourd'hui disparue et
qui se trouvait au-dessus de la porte donnant sur le cloître de
l'horloge.
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~ 50 -
sont de Poultier, sculpteur d*Abbevilie. L'autel est en
beau marbre incrusté.
La relique précieuse de saint Jean se compose de la
face du saint Précurseur depuis la mâchoire inférieure
jusqu'au sommet du front. Elle ÎUt apportée, en 4 206,
à Amiens, par un prêtre picard^ Wallon de Sàrton^cha-
noinedePicquigny. Cet ecclésiastique, qui avait suivi
les croisés, la trouva dans les ruines d'un vieux palais,
à Constanlinople, le 42 avril 1204. Préservée des ra-
vages de la Révolution par le maire Lécouvé, qui la
sauva au péril de ses jours, elle attire à Amiens, lejour
de la fête du Saint et dans son octave, un nombreux
concours de pèlerins. La ville faisait présent aux rois,
princes et princesses qui la visitaient de médailles sur
lesquelles était représentée la tête du saint Précurseur.
Du Gange a fait une savante dissertation pour démontrer
l'authenticité du chef de saint Jean-Baptiste à Amiens.
L'ancien reliquaire, passé au creuset en 1793, vient
d'être remplacé (1876) par un autre en vermeil qui
reproduit fidèlement le plat d'or du xv« siècle. Ou le
doit à la générosité du clergé et des fidèles. Le couvert
en cristal a été conservé comme un objet de la plus
haute valeur : c'est M. Poussieigue-Rusand, qui a exé-
cuté cette œuvre d'art.
On voit dans cette chapelle le tombeau érigé à la
mémoire de François Faure, 77« évèque d'Amiens,
aumônier d'Anne d'Autriche, et réputé l'un des plus
habiles prédicateurs de son temps. (1687).
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m
de» côt^s du ChciBur*
Onze chapelles et divers monuments du plus grand
intérêt entourent le chœur. Leur architecture a la plus
grande ressemblance avec celle de la Sainte-Cbapelle
de Paris. Ce sont les mêmes proGls, les mêmes
meneaux des fenêtres, le même système de construc-
tion (Violet-le-Duc). A l'exception de celle qu'on
appelait autrefois la Petite Paroisse dédiée à la sainte
Vierge, elles sont toutes à cinq pans, éclairée par trois
fenêtres géminées de 4 4 m. de hauteur^ garnies
pour la plupart de riches verrières antiques, repro-
duisant les principaux traits de la vie des saints
auxquels elies sont dédiées.
La première chapelle du côté droite, dédiée à sai?it
Pierre et saint Paul, était autrefois appelée de
VAur&re, Elle fut fondée, 4233, des libéralités de Jean
d'Abbeville, doyen du chapitre d'Amiens, qui devint
Archevêque de Besançon et cardinal [\\. L'autel est
décoré d'un grand tableau représentant V Adoration
des MageSj peint par l'un des Parrocei. On y vénère
une petite statue de N -D. de Foy, provenant de
(1) Le chapitre d'Amiens oe çcmpte pas moins de quinze
cardinaux sortis de son sein.
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' — 82 -
l'église des Âugustins. Les fonts baptismaux de la
paroisse y sont placés.
Au-dessus d'une porte qui donnait sur la cour dite
du Puits de l*œuvr€, se voient deux grosses têtei en
pierre, qu'on prétend être celles de deux jardiniers
d*Amiea&,-donateurs du champ sur lequel fut éleyée
la cathédrale.
A partir de cette chapelle, on remarquera un banc
de pierre continu régnant le long des collatéraux du
chœur et dans les chapelles de Fabside. C'étaient les
seuls sièges que les fidèles trouvaient jadis à l'église.
Plus loin est un petit monument élevé sur un
pilastre de marbre noir, décoré d'une plaque de cuivre
au haut de laquelle paraissent la sainte Vierge, saint
Firmin^ l'évêque Jean Avantage (1456), et saint Jean,
son patron. L'inscription placée au bas, fait connaître
que ce prélat avait fondé, à Tautel voisin, une messe
perpétuelle, qui devait y être dite tous les jours,
après le son de la cloche, à peine de 46 livres
d'amende.
La chapelle de saint Joseph nommée autrefois la
chapelle Anglette, fondée dès 4196, par Jean de Pic-
quigny, prévôt de la Cathédrale, sert aujourd'hui pour
les offices de la paroisse. Elle est remarquable par sa
richesse plus que par la beauté de son architecture.
Son fronton coupé et ses colonnes torses ornées de
feuillage en spirale, signalent le mauvais goût et le
style du XVin» siècle.
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- 53 - .
Vient ensuite la chapelle dédiée à saint Eloi^ et à
samt Domice, chanoine d'Amiens, qui sert de passage
au cloître du Machahc, et à la nouvelle sacristie. La
vitre peinte reproduit dans ses médaillons, les traits
de la vie du saint Evêque de Noyon. Sous les arcades
trilobées qui garnissent le soubassement du mur^
furent découvertes et décrites, en 1846, par MM. les
chanoines Jourdain et Duval, les peintures murales
que l'enlèvement des boiseries mirent à jour. Elles
représentent les huit sybilles Agrippa^ Libica, Europea,
Persica, Frigia, Erythrea, Cumana, Tiburtina. Le
texe latin de leur prédiction est peint sur un lambel
qu'elles ont ù la main ou qui contourne leur tête. Sous
les pieds de chacune, un cartouche donnée la traduc-
tion en rimes de ces prophéties. Ces tableaux furent
peints aux frais de l'illustre chanoine Adrien de Hénen*
court, fondateur de la chapelle (1527), représenté,
sous les arcades opposées aux Sybilles, à genoux sur
un prie -dieu ; à côté^ il s'avance à l'autel le calice en
main, précédé de clercs. Les arcades voisines offrent
la peinture du mobilier de la chapelle, etc., avec Tau-
musseaux armes etù la devise du noble chanoine (1}.
(1) Voir Les Sybilles, peiniures murales de la cathédrale
d'Amiens, découverles et expliquées par MM. Jourdain et Duval.
Amiens, chez Duval et Hcrment, imprimeurs, place Péri-
gord,l,
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— 54 -
Dans l'arcature à droite simulant fenêtre, on lira l'épi-
taphe du chanoine de la Morlière (1639), un des pre-
raiers historiens de la Picardie.
On a placé ici une honne copie de la Madone du
jl)eupley peinte par le Baroche (Ecole Romaine).
C'est aux murs de refend de la chapelle de saint
François d^ Assise qu'existent plusieurs colonnes iso-
lées appelées piliers sonnatits, dont la réputation est
un peu usurpée ; car le son qu'ils rendent ne ressemble
guère à celui d'une cloche, et d'ailleurs, plusieurs
autres piliers autour du chœur rendent des sons
pareils.
Les carreaux du pavé qui se trouve vis-à-vis, sont
coupés de deux lignes transversales pour perpétuer le
souvenir du massacre des catholiques, en cet endroit,
par les protestants, en 1 561 .
La chapelle qui suit, dédiée primitivement à saint,
Ja^queS'le-Majeury reçut le vocable du Sacré-Cœur
à la suite de l'épidémie cholérique qui s'abbatit sur
Amiens, en 1866. Le fléau disparut quand la ville se
fût consacrée, ainsi que le diocèse, au divin Cœur, et
eut fait le vœu de décorer cette chapelle dont la dé-
dicace se célébra le 29 juillet 1 867. Des offrandes gé-
néreuses et abondantes comblèrent les frais d'appro-
priation et d'ornementation de cette pièce vraiment
splendide. Un autel partie en bronze fondu et ciselé
et partie en bronze repoussé, supporte un rétable formé
de deux bas-reliefs représentant les deux manifesta-
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— 85 —
tions principales du culte du Sacré-Cœur : saint Jean
repofiaDt sur la poitrine du Sauveur dans la Cène et
l'apparition de N. S. à la B. Marguerite-Marie. Le ta-
bernacle est surmonté d'une riche statue du Sacré-
Cœur dont le soubassement est soutenu par deux
anges à genoux. Deux grands candélabres. sont placés
à ^té. Les peinlures morales roéf itent surtout d'ap-
peler . l'attention. Appliquées sur 4es parois lisses
existant entre les colonnettea surB^0Dl,ées d'une arca-
turejtrilobée) elles r^epréseotent Ukfi^ Ifa^uerite-Marie,
saint François de Siales, 0wt Doniaique^ saint Ber-
nard, saint* Firmin, le chef de s^int jean^ saint Jean
rEvaogéUste, saint Pierre et .liotre^Diame^ du côté
gaucbe. A dri^te, sont peints, saint Joseph, saint Paul,
apôtre» sainte Jlarie-Madeleine, saint Au^ustin^ saint
François d'Assise, /saint Ignace, mainte Diurèse et sainte
Colette. Elles aont»du«s à M. Maillot de Paris. 11 sem-
blerait que ces sain.ts personnages manquent un peu
d'^aiiimation et de vie.
La verrière centrale qui est moderne, reproduit pUi-
fliaurs épisodes se rattachant à l'époque de l'invasion
oholérique, tels que la visite de l'impératrice Eugénie
à Amiens, le i juillet* alors que répidémie venait
d'atteindre au plus haut chiffre de ses victimes, etc.
Au-dessus sont dépeintes les différentes manifestations
de la dévotion au SacrérCœur. La vitre de gauche
restaurée est celle qui a toujours orné la chapelle ;
elle offre la légende de saint Jacques. A droite, on
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— 56 —
trouve la vitre placée auparavant dans la chapelle
de saint Jean -Baptiste, de Tautre côté du rond-point.
Elle a été condamnée, par économie, à quitter une
place qu'elle occupait depuis plus de six siècles. Dans
les deux ouvertures ou lancettes ogivales encadrant
la grande ogive couronnée de trois trèfles, deux et un,
comme partout autour du chœur, on lit l'histoire de
saint Jean, à droite^ et celle de samt Georges à gauche,
chacune dans 32 cadres (1).
Vis-à-vis de l'autel, repose le corps de M«» Boudinet
(1873), qui commanda tous les travaux.
La chapelle de la sainte Vierge est une couronne
posée sur la majestueuse cathédrale. Bâtie avant 4 259,
sur 48 m. 45 c. de hauteur, 7 m. de large et 45 m. de
profondeur, avec ses trois travées et son abside à trois
pans^ elle avait reçu des fondations du chanoine
Pierre d*Eu, neveu de Tévêque Geoffroy d*Eu. Res-
taurée à partir de 4853, elle est plaquée, comme ses
deux voisines, d'une décorationpolycrôme qui prouve
une fois de plus que rien n'est beau comme la pierre.
L'autel fut donné par le Conseil municipal de la Ville
qui alloua à cet effet une somme de 215,000 fr. La
table en pierre est supportée sur des pilastres avec un
(ut) Voir : Deux verrières de la Cathédrale d'Amiens, par
MM. Duval et Jourdain. Mémoires de la Société des Antiquaires
de Picardie, tome XXIJ.
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- 87 -
fonds ouvragé et surmonté d*un retable composé de
six panneaux sculptés eu bas-relief représentant la vi-
site de la sainte Vierge à sa cousine Elisabeth, Tappa-
rition des Anges (et non d'une étoile) aux bergers,
l'étoile des Mages, le massacre des Innocents (qui eût
dû être placé après Tadoration des Mages). Le taber-
nacle est surmonté d'une pyramide carrée, fort élancée,
et au centre de laquelle se trouve une statue de la
Tierge-Mère en cuivre repoussé, qu'on dit copiée, trop
fidèlement peut-être, sur une statue du XiU<* siècle, et
qui contraste avec les figures gracieuses des anges
posés à chaque angle, tenant un encensoir ou des flam-
beaux ù la main.
A gauche et près de Tautel sous une riche arcature,
on voit la statue nouvelle (1) et la sépulture du
53* Évêque d'Amiens enclavée dans la muraille : on
lit, dans le fond de la niche, .cette inscription en ca^
ractères gothiques :
i( jcljeôU €jUsir qui trc^pa^Ba Van 5e
(1) L'original a élé parfailemeot restauré et se trouve au
Musée. Quand on rétablit le monument, en 1853, on trouva,
dans le cercueil, trois petits vases, qui avaient plusieurs trous
sur leur panse. Déjà en 1691, le tombeau avait été ou?ert et on
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 côté se trouve le tombea» d'un^ chanoine qui eut
pti liériter de la souveraineté de Savoie :
qui trtit^ fttôl (i)an03^nf îre rljeete je^Uet
iHeetrir d^e uqu^dte^i lequel trqias^a
Ces deux tombeaux se composent d'un soubasse*
ment sur la façade duquel on voit des moines et des
chanoines en pleurs : au-dessus la représentation de
ces personnages couchés : le tout dans une arcature
rehaussée de pinacles, de rosaces et de clochetons fort
riches.
Les verrières sont anciennes ; elles ont été restaurées
en même temps que Ton poursuivait les travaux d'or-
nementation. Au centre, la vie, la passion, la résur-
rection du Sauveur, A côté, la vie de la sainte Vierge ;
de rdutre Tarfore de Jessé chargé des rois ancêtres de
Marie. Sur celle de gauche, on trouve saint Etienne
iapidé, la conversion de saint Paul et autres faits
puisés dans les actes des Apôtres.
Vis-à-vis cette chapelle, contre le sanctuaire, est le
y vttài trouvé une crosse ea éUda avec cette ioscripUon Oaim
n(fh honùi, Robert ù» FoniUoy, 5^* évoque est aussi iabunié
ékiiÈ éèlte clftpeUè (tS^t), mais oâ m sait en quet endroit.
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— 8D —
tombeau, en marbre blanc, du chanoine Guillain
Lucas (4628), fondateur de V école des orphelins ou
enfants bleus de cette ville. Parmi les statues qui dé-
corent ce riche mausolée, on remarque un génie fu-
nèbre qui^ sous le nom de Petit^Pleureur, jouit d'une
grande célébrité en France. Ce chef-d'œuvre est du au
ciseau du sculpteur amiénois Blasset.
Sous une aroade pratiquée dans le bas du monument,
on aperçoit la statue, aussi en marbre blanc, du car-
dinal de La Grange, évêque d'Amiens et surintendant
des finances sous Charles Y, pour lequel il fonda par
testament un obit tous les mois en cette Cathédrale.
11 mourut, en 4402, à Avignon, où il s'était retire, dès
l'année 1 376, quatre ans avant l'avènement au trône
de Charles VI.
A gauche de la chapelle de la sainte Vierge, on re-
marque la chapelle de sainte Theudosie, la première
des trois arrangées et peintes depuis la voûte jusqu'au
soubassement des colonnettes. Cette sainte amiénoise
fut transférée de Rome à Amiens en 4853. Ses reli-
ques sont suspendues dans un coffret au-dessus du ta-
bernacle, lequel est surmonté d'une haute pyramide.
La vitre du milieu n'a point perdu sa place ancienne :
elle reproduit dans ses panneaux la vie de saint Au-
gustin^ premier patron de cette chapelle. Les deux
autres sont modernes : on y lit la vie de saint Firmin
et celle de sainte Theudosie, avec quelques panneaux
contenant la peinture de plusieurs faits ayant rapport
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- 60--.
à la translation de la sainte et à Tinauguralion du mo-
numeut. A gauche de Fautel^ dans une arcature, une
table de cuivre doré apprend que le cœur de Mgr de
Salinis, aux soins duquel on doit la restauration de
cette chapelle, y a été rapporté (1 861 ] d'Auch à Amiens.
On y lit cette inscription en lettres gothiques :
3^nt0ntt : îr^ : 0alint$ : 2ltnbiancn6i$ :
epmoTfi : posUa : axt))upiBCùpi : amci-
tani : cox : amantiôôimutn : aiùctn :
nunquatn : m0Vte : xelinx.
Sous les lambris de la chapelle dédiée à saint Jean-
Baptiste, fondée le 42 avril 4 402, par Tévêque d'Amiens,
Jean de Boissy, se trouve le tombeau, en marbre, de
Jean Rolland, (f 4 388) 56« évêque d'Amiens, qui ma-
ria, dans le chœur de cette église, en 4385, le roi
Charles VI avec Isabeaude Bavière.
Une copie de V Assomption du Baroche a été placée
dans cette chapelle, comme pendant à la Madone du
peuple.
La chapelle de saint Quentin ^ un des premiers
apôtres d'Amiens et de cette contrée, sert de passage
pour arriver à une salle de catéchisme élevée entre
Téglise et l'évêché, d'après les règles les plus sévères
de l'architecture du XIII« siècle.
En avançant un peu à droite, la vue se porte sur la
chapelle de Notre- Dame'des^Sept'Douleurs^ qui fait
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- 61 —
pendant à celle de saint Joseph^ et présente le même
système de décoration.
Au pilier est adossé le mausolée en pierre, du cha-
noine Antoine de Bâillon (1644). Les proportions de
VEcceHomo qu'on y voit sont très belles. Cette œuvre
est attribuée au sculpteur Blasset.
A quelques pas de là, on remarque à droite de la
petite porte qui conduisait à Tévêché et sous une
arcade gothique, autrefois décorée de brillantes cou-
leurs, la statue couchée de Gérard de Conchy (f 4237),
48« évêque d'Amiens. Comme tant d'autres prélats
du XIII* siècle, il accompagna saint Louis en Pales-
tine, oii il se signala par quelques exploits guerriers.
l^es Grilles*
Toutes les chapelles, moins les trois absidales (4],
sont fermées par des grilles forgées en fer, de la plus
grande richesse. Les impostes sont décorées de fleurs,
(l) Les l>arrières de ces trois chapeUes sont toutes modernes
de facture, mais copiant, dit-on, Tagencement des clôtures du
moyen-âge. U est impossible de rencontrer une ornementation
moins ouvragée. Les anciennes grilles, aussi ricties que leurs
soeurs voisines, ont été mises au rebut, ainsi que celle de la
porte latérale gauche du chœur qui n^est poiut encore remplacée.
Si elle pouvait être rétablie 1 II est vrai qu^elle gênerait un peu
a boiserie aux formes raides et sèches dans laquelle on a
enfermé Forgue de chœur.
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— 62 —
de grappes de raisin, d'attributs religieux et même de
portraits. D'un et d'autre côté du grand autel, deux
grilles ont été données, en 1742, par M« Chabau
4e la Force et autres chanoines, pour que les Odèles
puissent voir les saints mystères sans entrer dans
le sanctuaire. (Registre aux délibérations du Chapitre
du 19 octobre 1742.) D'autres furent exécutçes,
en 1764, par Vadren^ dit Vivaràis, serrurier de Daours,
(ou de Corbie ?), sur les dessins de Michel-Ange Slotdz.
Elles sont toutes remarquables par la régularité et
la légérité de leur ensemble. La plus élégante, sans
contredit, est celle qui ferme la grande porte du
chœur.
Clôtures méridionales du C^lioeur.
Le chœur est fermé pat une muraille dans l'épais-
seur de laquelle fut sculptée, en 1489, l'histoire de
saint Firmin, martyr, !«' évêque d'Amiens. En dehors
de la première travée, à côté d'une des tours qui
flanquent la porte de la ville, remarquons Adrien
de Hénencourt, à genoux, revêtu de son costume de
chanoine. C'est le donateur aux pieds de son œuvre et
qui y appose sa devise : Toile moras.
Premier sujet : Saint Firmin, revêtu de ses habits
pontificaux, entre dans Amiens : il bénit le sénateur
Faustinien venu avec sa fille pour recevoir l'envoyé du
Seigneur, à la tête des habitants de la ville. La pein-
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— 63 —
ture du fond ofl're une vue d'Amiens; au bas on
lit ces roots, gravés en creux avec caractères go-
thiques :
Le disieme de octobre Amiens- Saint Fremin fit première entrée-
Dont Faùslinien et les siens- Ont grande joye demonstree-
Second sujet : La prédication de saint Firmiu.
Au poeuple d' Amiens amcha- La sainte loy euvangelique-
Tant que plusieurs deulx adrescha A tenir la foye catholique-
Troisième sujet : Le baptême de^ la fille de Fausti-
nien. — Attile, la fille de Faustinien est plongée jus-
qu'aux reins dans la cuve baptismale, et saint Firmin
verse Teau sur sa tête.
Au fond, rintérieur de la ville.
Fauftinien, la noble Attile- Ftme Âgrippin. famille en fans-
Baptisa avec trois fois mille Pour ungjour la foy cofessas-
Quatrième sujet : Jugement et martyre de saint
Firmin. — Longulus et Sébastien condamnent le saint
Apôtre, dénoncé par les prêtres païens, et debout au pied
du tribunal. A gauche, le peuple dans la douleur; sur
le devant saint Firmin, entre les mains de ses bour-
reaux, dont les uns le saisissent et d'autres le précèdent
avec des torches et des armes.
En dehors du cadre, à la porte d'une prison sup-
portée par une légère colonne, le martyre du saint. On
lit : Nocîdt dfff'erre paratis, c'est le complément de
la devise du riche donateur.
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— 64 —
Dans le fond, la façade de la cathédrale et deux
églises.
Longultts et Sébastien- Des ydolatres a l'itutanee
Le sainct martyr par faulz moyen EmprisonereFet piUs sis ce-
Que lepoevple en eut congnaissace Secrètement contre raison-
Firel de niUt soubs leur puissance Trechier so chiefen la prison-
Les blasons de Mailly-Conti et de Adrien de Hénen-
court sont reproduits çà et là au-dessus des dififéreDts
sujets.
SECONDE TRAVÉE.
A° Saint Salve, eu chaire, exhorte les fidèles à faire
des prières pour obtenir la découverte des restes de
saint Firmin,
Sainct Saulve son peuple incitoit- De faire à Dieu prière pure-
Désirant scavoir ou estait- De sainct Fremin la sépulture
%° Saint Salve, à genoux à Tau tel, contemple les
rayons lumineux sortant d'un nuage et indiquant le
lieu de la sépulture.
Sainct Sautve en eslevans les yeux- Àpperceut du trône divin-
Corne ttng rais du soleil dessus Le corps du martyr sainct fremin
3® Invention des reliques de saint Firmin. — Saint
Salve accompagné de quatre autres évêques fait exhu-
mer par un prêtre en aube, étole et manipule, le corps
de saint Firmin qui parait hors de terre à mi-corps.
Quatre évesques-beauvais noyon- Cambray-therpuenne aidant Dieu
Vindrentvoir ceste invetion- Evocquez par V odeur du lieu-
40 Translatiott de saint-Firmin. — Six personnages
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revêtus d'babits saorés et précédés de porteurs éc flalm-
beaux avec des écus portent la chasse sur leurs épautes.
La procession est fermée par les cinq év^êques.
Deux malades sont guéris. An cœur de Thiver, les
arbres sont couverts de fleurs.
À sainct aehoeul en chasse mys^ Fut puys en amyens appârte
Plusieurs malades la transmys- Le depriant eufrent sancte-
Le soubassement de la première partie des bas-
reliefs de saint Firmin est rempli par la tombe dé
l'oncle du donûteur,l'évêque Ferry de Beauvoir, inbumé
ici en 4189. Le fond de la niche est décoré derla pein-
ture à fresque des douze Apôtres avec leurs insignes
distinctifs. Ils portent des lambels où est écrit celu^
des douze articles du symbole dont on leur attribue la
composition. Deux moines en prières sont à chaque
bout de la tombe. Au-dessous de la niche, deux cha-
noines en soutane rouge, surplis et chape, soutiennent
le drap mortuaire. Ces peintures, retouchées depuis,
étaient de la main de Pierre Palette, qui les estoffu
en 1 532, pour CX livres.
Sous les miracles des Reliques, on admire le riche
costume de la statue de Adrien de Hénencourt, inhumé
au pied du mur (1530) : ou 'fut exécuté par Antdïne
Anguier, éntailleur à Amiens, ainsi que les tt*ei2e mé-
daillons qui ont trait à la vie de saint Firmin. 4 <> feon
baptême; f son éducation; 3« baptême du père
de saint Firmin; 4» prédication du saint ; S» son
sacre; 6« saint Firmin en Auvergne ; 7* saiût Firmin
4*
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-- 66 -
à Angers ; 8° il construit une église ; 9<> ses miracles ;
40* guérison du lépreux ; 41° guérisou d'un aveugle ;
120 autre miracle ; 43o un exorcisme.
Clôture septentrionale du Chœur.
Nous avons ici toute la légende de saint Jean-Bap-
tiste, le second patron du diocèse d'Amiens. Comme
à la clôture méridionale, Tœuvre a deux parties : au-
dessous la vie.du Précurseur est sculptée en médail-
lons et au-dessus en haut-relief. Les médaillons du
bas de l» première travée du côté de la nef, montrent :
4* la vision de Zacharie; t^ Zacharie sortant du
Temple ; 3* rencontre de Zacharie et d'Elisabeth ;
4® la Visitation de la sainte Vierge; 5*. Marie chez
Elisabeth ; 6<> naissance du saint Précurseur ; T** sa
circoncision ; 8® il est présenté usa mère; 9° Zacharie
le nomme ; 40« saint Jean dans le désert.
HAUT RELIEFS. — l"^* TRAVÉE.
]• Saint Jean prêche, au désert, la foule attentive.
Saint Jhan preschoit au deserl par constance-
Adfin que on feict les pechelz penitance- 1 53 1 .
2« Baptême de J.-C. par saint Jean. Jésus-Christ
dans le Jourdain : des anges tiennent la tunique du
Sauveur. Dans le haut, le Père éternel et le Saint-
Esprit, sous la forme d'une colombe.
Jhems entra au fioeuve de Jordain-
Ou baptesme eubt de sainct Jhan por certain-
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— 67 —
3° Saint Jean révélant sa mission. — Les Pharisiens
viennent trouver saint Jean et lui demandent qui il est *
Interrogue sainct Jhan quy il estait^
Dict estre voix quy au désert presckoit-
4® Saint Jean montrant J.-C. : Voici, dit le Précur-
seur, l'Agneau de Dieu, voici celui qui efface les péchés
du monde.
Sainct Jimn voyant Jhems vers luy marcher,
Vecy le agneau de Dieu (dit-il) très cher-
Même travée : Soubassement. I®"" médaillon : Sé-
pulture de saint Jean ; quatre personnages. Les uns
avec des pelles et des pioches enterrent le saint ; les
autres sont dans la douleur. â« médaillon : Concours et
miracles au tombeau. 3« médaillon : Les os du saint
sont brûlés. 4« médaillon : Les cendres jetées au vent,
5« médaillon : Réception du cnef de saint Jean. Wallon
de Sarton présente le saint chef à Richard de Gerberoy,
44« évêque d'Amiens (17 décemb. 4206).
2" TRAVÉE.
1* Deux sujets. Saint Jean devant Hérode. -— Son
emprisonnement.
>
Pour arguer Herode de adultere-
Sainct Jhan fut mis en prison fort austere-
%^ Danse de la fille d'Hérodiade devant Hérode et sa
concubine.
De Herodias la fille demanda-.
Le chef de sainct Jhan, Herode le accorda-
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— 68 —
3° Décollation de saint Jean.
En prûon fiU sainct Jhan décapite-
Pour avoir dicl et presche vérité'
4° Le chef de saint Jean aux mains d'Hérodiade.
Hérodiade perce d'un stylet la tête du martyr. Sur
le devant, Saloméen défaillance. Un valet avec un plat.
Le chef de sainct Jhan fut a table pose-
Puis d'wn Cousteau dessus loeul incise^
Choeur*
Un double perron de six marches conduit au
chœur (1). Ce qui frappe surtout les regards, ,c'est la
magnifique boiserie des stalles qui régnent à droite et
à gauche : elle surpasse par l'élégance et par la richesse
de ses détails, tout ce que les meilleurs ouvrages en
ce genre offrent de plus merveilleux. Quatre cents
sujets sont sculptés, avec trois mille six cents cin-
quante figures sur ces cent dix stalles. Ils sont
empruntés à TAncieu et au Nouveau Testament. On y
trouve, en bas-reliefs d'une finesse inappréciable de
détail, Thistoire d'Adam, de Noé, de Melchisédecb,
d'Abraham, de Jacob, de Joseph, avec quelques faits
de la vie de Moïse, de Samson, de David et de JolX.
Puis vient, sur les endroits le plus en évidence, This-
(l) Au bas de ce perron, on ne peut plus lire TinscripUon
placée sur la tombe d^un des'plus généreux bienfaiteurs de la
Cathédrale, le chanoine Ed. Cornet de Coupel (f 1786) qui a
coiisî^cré pli|s de cent piillc écus à sa décoration,
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toire de la sainte Vierge annoncée par les Prophètes
et écrite dans les Evangiles. On y a aussi représenté
différents sujets allégoriques^ moraux, satiriques et
quelquefois tout-à-fait profanes. Les quatre aiguilles
pyramidales sont surmontées des statues de TEglise
et de la Synagogue (entrée du chœur), de saint Michel
et de saint Paul (portes latérales). Ce chef-d'œuvre de
menuiserie fut commencé en 4508 et fini en 1522. Exé-
cuté aux frais du chapitre et d'Adrien deHénencourtj^son
doyen, par Jban Trupin, Alexandre Huet, Amoult Bou'
lin, et Antoine Avernier, il coûta en tout 9,488 livres
1 1 sous 3 deniers. Le maître de Tœuvre, Jhan Trupin,
gagnait par jour 7 sous, y compris son apprenti.
Toute Tœuvre des stalles a été expliquée avec
autant de science que de bonheur par MM. Jourdain
et Du val, chanoines d'Amiens, au livre desquels on
renvoie le visiteur (1).
Au milieu du chœur^ on lit les épitaphes avec leurs
armoiries, de MM. de la Motte (1774), de Bombelles
(182i) (2) et de Chabons (1838), évoques d'Amiens.
(1) Les Stalles de la Cathédrale d'Amiens^ par MM. Jourdain
et Duval. Chez Alfred Caron, imprimeur, grande rue de Beau-
vais, 42, à Amiens.
(2) Les armes de Mgr de Bombelles, ont été décrites iofl-
dèlement par plusieurs écrivains : nous en rétablissons ici la
vraie teneur : écartelé atix !•' et 4 d'or^ aux 2* et Z de
gueules à la molette d'éperon d'argent, chargé d'une cnHx
parti et coupé de sinople et de pourpre, qui est la croix de
l'ordre de saint Lazare.
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- 70 -
Le sanctuaire est séparé de la nef par une balustrade,
en marbre blanc, à hauteur d'appui. Les jambages des
des arcades du rond-point sont revêtus d'un riche
lambris de marbre. Les bustes en. médaillons des quatre
Evangélistes avec leurs symboles, ornent les premiers
piliers du sanctuaire. Contre ces mêmes piliers et les
suivants, sont des Anges portant des torchères.
L'autel, construit à la romaine, est isolé. Sa princi-
pate décoration consiste en un bas-relief représentant
JésuS'Christ au jardin des Olices. Le coffre contient
de nombreuses reliques abritées sous des glaces. La
table est surmontée d'un gradin garni de plusieurs
chandeliers en bronze doré.
Derrière cet autel, on se trouve en présence d'une
œuvre magistrale, la gloire du rond-point. Un amour
exclusif pour les œuvres du Xllï« siècle n'a voulu
voir dans cette gloire que du mortier et des planches*
C'est bien plutôt un Jcte de Foi à la présence réelle
de N.-S. dans la divine Eucharistie. J.-C. au milieu de
sa gloire, recevant les humbles hommages de sa sainte
Mère, de son Précurseur, de tous les chœurs des Anges
prosternés en adoration, suspendu entre le ciel et la
terre et projetant sa divine influence, sur les chapelles
absidales, c'est-à-dire, sur tous ses saints, sur le
monde éclairé et réchauffé de ses rayons d'or. La
gloire, assez rétrécie pour ne prendre que la travée
centrale (3 m. 60 c), ne touche point aux. chapiteaux
des colonnes et laisse soupçonner, à travers quelques
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- 71 -
échancrures, un lointain illimité (réduit, ce semble,
par Teffet du bariolage en style de papier décor appli-
qué sur les chapelles absidalcs). Elle est due au ciseau
de Tarchitecte Christophe, et fut exécutée, en 4768 (1),
sur les plans de Soufflot (2). Ce qui la rend encore
précieuse, c*est qu'elle rappelle le seul reste du Rit
Gallican à Amiens, dans la suspension de la sainte
Hostie, vers laquelle toutes les figures convergent.
Depuis douze siècles, et peut-être plus, Jésus-Christ,
élevé entre le ciel et la terre, s'est constamment gardé
dans les différentes cathédrales d'Amiens, et dans
toutes les églises de France, renfermé soit dans des
colombes soit dans des vases précieux (3), au-dessus
du maitre-autel. Il disait perpétuellement au Clergé et
aux fidèles : « Me voici. » On vient de le reléguer dans
une chapelle du coin, à l'écart. Pour abri, la voûte
d'un bas côté, au lieu du dôme de la voûte splendide,
au sanctui^ire.
(1) Cette date est son seul défaut.
(2) Voir le Sanctitaire de la Cathédrale d'AmienSj par
Ed. Soyez, Amiens, 1873.
(3) En 1676. Antoine Pecquet, chanoine d'Amiens, donne
600 livres qui seront employées à la confection d'un ciboire d'or
destiné à la suspension. Claude de Poilly, orfèvre d'Abbeville,
fut choisi pour le faire. Il pesait 6 marcs et 7 gros. (Délibéra-
tions du Chapitre en 1 676) .
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-72-
IMmensions de la Cathédrale^
d'après les architectes charges de sa restauration.
Longueur totale hors d'œuvre 143 m. Ole.
Largeur totale au transept, hors d'œuvre . 65 25
largeur du portail Occiaental 44 66
Tour du Nord, hauteur dé la maçonnerie . 61 06
» de son comble . . 4 90
» de ses épis ... 3 37
Tour du Sud, maçonnerie 55 52
» son comble 9 62
» ses épis 4 65
Htiuteur totale à partir du pavé au faîte du
ffnmd combla 56 52
Flèche, sa hauteur : du faite du toit à sa
croix de fer 44 50
• son diamètre au premier étage . . 7 80
» » au deuxième ... 7 05
Hauteur de la croix de fer 9 45
Flèche, du pavé au coq 109 95
Nef, sa hauteur sous clef de voûte ... 42 95
Bpaigdour de la voûte . 35
Largeur de la nef, d'axe en axe des piliers. 14 60
Pitiei's de la nef, diamètre de leur pile
centrale 1 36
Diamètre de chacune des colonnettes can-
tonnant cette pile 47
Chaque colonnette est engagée dans cette
pile de 8
Diamètre du pilier d'une colonnette à Tautre 2 14
Gros piliers du centre de la croisée, leur
diamètre 2 33
Bas-côtés, leur hauteur sous clef de voûte 19 78
» leur largeur d'axe en axe des
piliers 8 78
Krrata. — Page 5, dernière ligne, au lieu de son
épouse, lire sa mère.
Amiens. — Imp. Dblattrb-Lbnobl, rue des Rabaissons, 30.
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îr
=^
lv
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2240 A51r
VMto a !■ MilM*ato #AmI«w.
nna Arti Ubnf* ■
3 2044 034 420
2340 A51r
Bose, L'Abbrf
Yltlte à la cath^drala d'Amien»
DATE
ISSUED TO
a i-
lyy^j/
324C
A 51
Google
Digitized b\l